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Posts Tagged ‘société de consommation’

En descendant les montagnes Bulgaro-Grecques, nous faisons la connaissance de Christophe et Guillemette, deux compagnons de vélo, qui eux montent dans l’autre sens, avec un piano. Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur leur fol projet, leur site s’appelle pianotrip.

Contraste. Montagnes arides à perte de vue, pour changer des étendues forestières. Chaleur étouffante qui nous contraint a pédaler a l’aube, car a 11h, il fait deja 33 C. Dimitra et d’autres nous conseillent la route Drama Xianthi, forcement ombragee… que nenni ! Heureusement qu’elle est ponctuée par le sauvetage de tortues kamikazes, de tous ages, qui ont la diarrhée sur le bitume de peur de finir grillées sous le soleil ou écrasées sous ces gros tanks de voitures indélicates.

La Grèce représente pour nous, tout d’un coup, le retour à la société de consommation. On trouve des banques, même dans les villages. Plus de charettes chargées de foin conduites par des petits vieux, ni de travailleurs des champs accablés par la chaleur, mais des scooters à foison conduits sans casques, un flot de voitures permanent girant dans la ville. Les consommations aux cafés sont plus chères (on boit du frappe, un café glace) dans les bars forcement branches. Il y a des airs de cites balnéaires dans ces villes shoppings ou l on sort en mini-jupe ou en tenues a la mode. Trouver une robe simple et qui atteint les genoux, est dans ce contexte, un super challenge. Une atmosphère relaxe et une bienveillance générale nous rappelle l’Italie, différente de celle des slaves certainement plus préoccupés par des occupations quotidiennes de survie. Ici, il y a une ambiance de decontractitude permanente propre a des sociétés plus riches et insouciantes. On transpire a grosses gouttes dans ces endroits bitumes ou la verdure est rare. Les torrents sont pour beaucoup trop a sec.

Heureusement la Nestos dans la campagne, est elle bien remplie, visitee des cormorans et des moutons. On y prend quelques bains rafraichissants, elle nous sert de frigidaire pour sauver la feta et les olives d’une déchéance sure, et de machine a laver a la main le petit linge qui a besoin d’être renouvelé. Apres un orage, les brumes qui s’en degagent sont féeriques.

Tout d’un coup nous avons realise qu’Istanbul n’etait plus très loin. Nous y serons fin juin, c’est sur. Mais on nous vante tellement la cascade à bassins de l’île sauvage de Samothraki, qu’on compte bien s’y rendre depuis Alexandroupoli. Le bateau ne coûte pas plus de 15 Euros, nous assure-t-on, que l’on gagnera pourquoi pas en jouant de la musique ? l’arrivée a Istanbul se fera en stop, pour éviter de finir sous les roues de machines en furies, le mieux sera d’Alexandroupoli. Constantinopolis, comme disent les gens du cru, n’est plus qu ‘a 400 km, mais on la sent depuis la Bulgarie et la Grèce ou les séries turques crèvent l’écran. Dans les rues de Xianthi, les femmes musulmanes en imper jusqu aux chevilles font peur a voir par cette canicule, surtout qu après, je serais inévitablement contrainte de me plier a la règle de vêtements amples ou l’on ne voit pas les lignes du corps, si je ne veux pas passer pour une catin aux yeux d’hommes recules dans des pensées étanches. En attendant cette torture, avis aux amateurs de la mosquée bleue et de la Sainte-Sophie, vous êtes les bienvenus pour nous rejoindre ou que ce soit. En Turquie (les liaisons avions-trains, ça existe) ou après, en Syrie, en Jordanie ou Égypte, nos prochains pays d’étapes. Une visite, meme d’amis ou de familles statiques, nous fait toujours plaisir et est absolument possible avec un brin de volonté. Bon ete a tous… et ceux du nord, n’oubliez pas que vous echappez aux coups de soleils, a l air etouffant aux mouches et aux moustiques virevoltant autour de jus de sueurs sucrees.

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Passage a Dubrovnik, regard sur la Croatie.

Accostage a Dubrovnik après la route la plus périlleuse qui soit au traffic dense et nerveux sur une artère type rocade. A chaque dépassage de montagnes s’échappent des archipels féériques d’une brume de fin d’après midi printannière. Le général Gotovina affiché à l’entrée du territoire, actuellement jugé -les Croates l’espère, innocent- annonce le climat de réglements de compte post-guerre, en cours dans les Balkans.

Nous avons connu l’épaisseur de la ville en rencontrant Neven. Lui et sa femme Barbara nous autorisent a monter notre tente sur leur terrasse -bien qu’ils possèdent des chambres d’hôtes-, mais craignent les mauvais commérages de leurs voisins. La ville est couverte de panneau sobe, rooms, appartments à louer, accueillir gratuitement chez soi quelqu’un de passage relève du défi. Ici, le propriétaire se trouve dans l’obligation de verser une taxe d’un euro par jour a la ville pour chaque touriste hébergé. L’appât du gain est dans l’air du temps, pervertissant l’hospitalité. Chacun se sentant en concurrence avec son voisin, s’autorise à dénoncer celui qui n’aurait pas déclaré ses visiteurs. Un parent ou un ami en simple visite est logé à la même enseigne, n’en déplaise au bon accueil d’antant, car bien trop souvent, en cas de prêt de logement, le corbeau jette un mauvais oeil collabo sur le nid d’à côté. » Dubrovnik is not as before, people changed, they-re just thinking of having money, money, money »

Neven regrette le temps jadis où l’on vivait simplement dans le terreau sûr d’une tradition versant dans l’éloge des bonnes valeurs. Il en est physiquement atteint, l’échine courbé par la bêtise de la guerre et les vices de la course au fric ambiants, conduisant Dubrovnik dans la voie d’une décadence morale incontrolâble. « Les gens sont devenus mauvais » ; « sous Tito », nous explique-t-il « il était impossible de chercher à posséder plus qu’un autre. Le travail était distribué également pour tous, le chômage n’existait pas, chacun travaillait raisonnablement 4 à 5 heures par jour et tout le monde était content. Bien sûr, la liberté de pensée n’existait pas, mais l’état fonctionnait à peu près correctement, redistribuant les biens croates dans toute la Yougoslavie dans une certaine transparence budgétaire. »Avec une application désastreuse certes, comme ces usines construites n’importe où sans reflexion durable, mais dans une atmosphère générale plus détendue ».  il parle de cette dictature comme la meilleure politique dispensée ces dernières années. Avec ses talents de conteurs, il nous captive en nous parlant des déviances actuelles. Il peste  contre l Eglise impliquée localement dans de sombres affaires pedophiles ou des manipulations grotesques. « A l ecole, par exemple, ils emploient desormais des bonnes soeurs sans qualifications pedagogiques pour enseigner un catholicisme malade. Elles utilisent des versions simplistes de catéchisme, sans reflexions profondes. » Et ce certtainement pour renforcer le nationalisme croate et atiser la haine contre les voisins orthodoxes ou musulmans. Neven, qui s’est formé dans les livres et auprès de spécialistes sur la psychologie de l’enfant à l’éducation des siens se bat contre tout ce qui leur porte préjudice. Il a demandé un entretien à  l’évêque pour exprimer son désaccord, mais celui-ci a décidé d’adopter la politique de la sourde oreille.  (suite…)

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Beaucoup de gens nous encouragent pour ce voyage, mais…le travail, nous disent-ils est une valeur importante, aussi. Ne serions nous pas un peu profiteurs…

Sans la société,  nous ne pourrions effectivement pas entreprendre un tel périple. Nous sommes accueillis avec chaleur dans bien des endroits pour planter  la tente dans les propriétés privées (trés privées en Italie où TOUT est cloturé !). Nos hotes nous invitent bien souvent à partager leurs repas, ou si ce n’est le cas, nous gatent de confitures maisons, oeufs, fromages, pains qui nous permettent de bien nous nourrir pour poursuivre notre route.

Mais en contrepartie dans chaque foyer où nous nous arretons nous jouons un role social important. Pour les familles déchirées ou en difficultés familiales, nous faisons offices de bols d’air. Nombreuses sont ces personnes qui ont oubliées la beauté, la poésie du monde, qui se trouvent isolées dans leurs problèmes (retraités seuls, familles avec enfants handicapés, familles trop absorbées dans le travail…) et qui sont très heureux de notre visite. Pour d’autres, nous permettons une ouverture d’esprit, un échange culturel riche (ceux désabusés politiquement ou les intellectuels cherchant à vivre différemment). Pour chaque personne que nous rencontrons, un échange a lieu en concentré. Nous sommes sources de réflexions pour les uns et les autres, nous aidant à grandir ensembles. Ce role social de « voyageur ouvert » contribue à faire évoluer le monde.

Le travail, si il est nécessaire pour vivre, ne possède pas toujours des valeurs humaines si importantes. Etre consciencieux dans son emploi est bien beau, mais pour quelles raisons ? Ceci est une question forum pour laquelle vous etes convié à participer. Consacrer sa vie à produire des sacs plastiques polluants, des pesticides, de la consommation à outrance, n’est-il pas nocif à la société ? Produire des pièces d’art sans consistances, à la mode ou des discours politiques creux vaut-il  la peine ? Beaucoup de gens déplorent que nous laissions le travail derrière nous pour apprendre à mieux se connaitre et à mieux connaitre le monde, car le travail est une valeur supreme dans notre société, mais est-il juste qu’il occupasse en bloc cette grande place ? En regard de notre démarche n’hésitez pas à vous exprimer sur ce blog.  (suite…)

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Pourquoi partir pour un grand périple en vélo ?

Notre génération a grandi dans le confort un peu trop facile de la société de consommation. L’eau coule du robinet, la lumière s’allume avec un doigt, la main est souvent suffisante pour régler l’intensité du radiateur, pour aller à Paris en Province ou à l’autre bout de la terre il y a la voiture, le train, l’avion. On peut se procurer facilement du thé, du café, du sucre de canne produit à l’autre bout de la planète. Chez soi il y a le monde par téléphone, internet, la télé, tout à portée de main. Notre corps n’est pas nécessaire, pour travailler aujourd’hui souvent un cerveau suffit. Nous sommes des consommateurs et des Hommes tetes.  Dans ce monde l’argent, ce curieux objet, est maitre et toutes les manipulations sont permises pour qu’il le reste, peu importe les milliers de vies qui sont volées pour que cette « religion » règne.

A Potosi les Aymaras ont payé de leur vie pour alimenter l’Europe en argent du temps de la révolution industrielle, aujourd’hui, victimes du système ils sont obligés de se rendre dans les villes où leur culture n’a plus aucun sens, car ne s’y trouve plus la nature, la Terre Mère cultivée par tous et pour tous, et les croyances qui vont avec. Ce peuple est désormais l’un des plus pauvres du monde, mais peu importe, les firmes étrangères ont cherché à privatiser leur eau, à prendre leurs terres, car il faut bien rentabiliser ce qui peut l’etre. La vie, on l’a bien compris passe à travers le pouvoir d’achat. (suite…)

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Une société bien rangée, province la plus pauvre de l’Italie où l’on travaille en famille pour s’en sortir. Le carcant social, à l’image du reste de l’Italie est très fort. L’atmosphère des villages bénéficient de cette unité, unité vestimentaire, unité de mode de vie, qui permet de bien régler l’ordre des choses avec un role assigné à chacun où les originaux et outsiders doivent se sentir bien isolés. Mais en meme temps la tradition permet de se serrer les coudes, de se préoccupper de ses voisins moins bien lotis matériellement où constitutionnellement. Une hospitalité bien chaleureuse est dispensée par tous, des soeurs de la congrégation de la Sagrada Famiglia aux bouchers d’Alimena, des services de police aux tenanciers de bars de Piazza Armerina en passant par les chasseurs rencontrés au hasard des espaces reculés où curieusement l’absence de gibier s’est fait sentir, nous nous sentimes comme chez nous ( en Normandie paternelle), accueillis a bras ouvert et à pleins d’enthousiasme. (suite…)

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