En descendant les montagnes Bulgaro-Grecques, nous faisons la connaissance de Christophe et Guillemette, deux compagnons de vélo, qui eux montent dans l’autre sens, avec un piano. Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur leur fol projet, leur site s’appelle pianotrip.
Contraste. Montagnes arides à perte de vue, pour changer des étendues forestières. Chaleur étouffante qui nous contraint a pédaler a l’aube, car a 11h, il fait deja 33 C. Dimitra et d’autres nous conseillent la route Drama Xianthi, forcement ombragee… que nenni ! Heureusement qu’elle est ponctuée par le sauvetage de tortues kamikazes, de tous ages, qui ont la diarrhée sur le bitume de peur de finir grillées sous le soleil ou écrasées sous ces gros tanks de voitures indélicates.
La Grèce représente pour nous, tout d’un coup, le retour à la société de consommation. On trouve des banques, même dans les villages. Plus de charettes chargées de foin conduites par des petits vieux, ni de travailleurs des champs accablés par la chaleur, mais des scooters à foison conduits sans casques, un flot de voitures permanent girant dans la ville. Les consommations aux cafés sont plus chères (on boit du frappe, un café glace) dans les bars forcement branches. Il y a des airs de cites balnéaires dans ces villes shoppings ou l on sort en mini-jupe ou en tenues a la mode. Trouver une robe simple et qui atteint les genoux, est dans ce contexte, un super challenge. Une atmosphère relaxe et une bienveillance générale nous rappelle l’Italie, différente de celle des slaves certainement plus préoccupés par des occupations quotidiennes de survie. Ici, il y a une ambiance de decontractitude permanente propre a des sociétés plus riches et insouciantes. On transpire a grosses gouttes dans ces endroits bitumes ou la verdure est rare. Les torrents sont pour beaucoup trop a sec.
Heureusement la Nestos dans la campagne, est elle bien remplie, visitee des cormorans et des moutons. On y prend quelques bains rafraichissants, elle nous sert de frigidaire pour sauver la feta et les olives d’une déchéance sure, et de machine a laver a la main le petit linge qui a besoin d’être renouvelé. Apres un orage, les brumes qui s’en degagent sont féeriques.