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Archive for novembre 2010

Hey good news !

Le Vali (c est le gouverneur), notre voisin nous a offert deux beaux vélos ! Pourquoi ?… Yannick a passe la journée -avec Mehmet qui a ferme sa boutique de chaussures expres pour lui venir en aide- dans son bureau a lui faire les yeux doux -ainsi qu a tous ses subordonnés jusqu a ce que le garde du corps du Vali l emmène porte feuille en main faire des emplettes…

On cherche toujours NOS véritables vélos. Notre ami Mendi contacte ses amis voleurs pro a Urfa, qui sont vraiment désolés de n avoir que des motorbikes a nous rendre. Au cas on remettrai la main dessus, nous offririons bien entendu nos  nouveaux velos a nos amis- apres leur avoir appris a s en servir.

Nous partons à Istanbul pour 10 jours de méditation Vipassana, lever a 4h, journées consacrées entièrement a la méditation dans le silence. Le meilleur moyen pour s affronter et découvrir nos richesses intérieures…on vous racontera après.

A bientôt.

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Voilà un mois et demi que nous sommes bien installés à Urfa. Nous habitons au-dessus de l’école de langue dans laquelle nous travaillons avec « face to face », un CD-Rom pour apprendre l’anglais, complet avec notions de culture insérant le turc dans la société individualiste et capitaliste anglaise – sujets de type speed-dating, les transports pour se rendre au boulot…- où l’on peut répéter pour prendre le bon accent anglais, pas celui français ni celui turc -qui passe pourtant trés bien. Yannick donne également des cours privés de français et d’italien pour débutants. On aime enseigner les langues, surtout dans ce cadre-ci, avec des étudiants trés intéressés qui nous appellent teacher par déférence, comme l’on dit Hocam (Odjam, Maitre) à quelqu’un  de son entourage ou d’inconnu à qui l’on adresse une question, que l’on respecte. Certaines élèves nous cuisinent despetits plats en remerciement. Nous logeons dans ce grand bâtiment tout en marbre, face au Vali, le gouverneur, tout a côté d’un grand parc vert -au milieu du paysage désertique, c’est un miracle. Des invités passent régulièrement diner, on joue de la musique, on mange bien et pas trop épicé dans la mesure du possible pour ne pas continuer  à déglinguer nos estomacs.

Les élèves sont bien contents de nous avoir plutôt qu’un prof de grammaire turc qui ne parle pas anglais rencontre, de plus un étranger par ici, ça ne court pas les rues, si bien que nous connaitre suscite un empressement incroyable (eh oui, nous sommes submergés parfois, par tous ces gens qui nous interpellent dans la rue).

Yannick consacre ses matinées à l’apprentissage de l’arabe, chez Mehmet, qui envisage désormais de partir en auto-stop à travers l’Europe, depuis qu’il a rencontré nos deux grands amis suédois, voyageurs eux aussi. İl regrette que son enseignement de l’anglais à nos amis d’Urfa ait été dénigré par Halil Hoca, professeur quinqua dévorant les frigos de ses élèves à grands coups de mâchoires pour combattre son diabète – un diabétique ne doit pas avoir faim, ok ! dit-il pour toute explication-. Lui ne jure que par la grammaire et les a ainsi découragés d’améliorer leur langue d’une autre manière. Pourtant un cours de partique d’anglais avec Yannick ne lui ferait pas de mal. Lui qui croit que « no woman, no cry » signifie que sans femmes on ne pleure pas. 

Tout va bien sauf que, comme tous les apprentis boss de la ville, qui se prélassent dans leurs bureaux en cuir pour se donner des airs d’importance, le notre ne sait pas comment mener son affaire et l’a conduite à la faillite. İl ne prend pas la mesure de ses responsabilités, qu’il croit équivalentes à ses partenaires investisseurs. Un jour, seulement, il a distribué des flyers dans le parc, démarcher des institutions ou des entreprises pour trouver des élèves ne lui était pas venu à l’esprit. İl compose des classes d’élèves mal assorties, dans des niveaux inégaux ou me sollicite, en tant que seule et unique prof d’anglais, pour un ou deux élèves au lieu d’organiser des groupes de 20. İl est bien gentil, mais il nous avait promis notre salaire avant de partir pour Ankara pour la fête de l’aid el Kebir (Kurban, en turc) et finalement nous n’avons pas eu de ses nouvelles, malgré notre insistance pour n’en avoir ne serait-ce, qu’une petite partie, s’il n’a pas les moyens de me payer plus maintenant.

Les boss d’Urfa sont pleins d’abbérations. Celui du dessous, qui tient le magasin de fleurs, a investi dans trois caméras inutiles et les visionne chaque soir pour vérifier que l’employé a fait du bon boulot. İl cherche a instaurer avec lui un rapport de hierarchie ridicule, qui a l’air de créer une mauvaise ambiance au travail. Bien qu’il soit déjà marié et qu’il ait l’air perdu avec lui-même, il nous a confié être en quête d’une 2e femme. La polygamie n’est pourtant plus bien vue par ici.

Notre patissier quant à lui, contraint son fils a travailler la nuit. La ville d’ici n’est pas plus grande que le Mans et nous ne sommes pas dans le centre ville, alors pourquoi ouvrir la nuit ?

İl est difficile de travailler avec ces gens, qui n’ont pas les pieds sur terre bien qu’ils aient le budget. Quelques fois on rêve de monter notre propre école qui marcherait du tonnerre… Notre ami Mendi en rêve aussi. İl attend de son frère, parrain de la mafia a İstanbul, une jolie somme contrefaite. İl ne se rend pas compte de ce que signifie accepter cet argent…

Alors notre école ferme, on ne sait pas quand, tout est forcément imprécis et imprévisible, un jour on va nous déporter dans un notre quartier, pour un mois peut-être, le temps que les élèves finissent leurs cours avec moi. Ou peut-être Muhittin, notre patron va-t-il décider de se relancer dans une affaire, seul ,avec nous, mais il hésite encore.

La seule chose concrète c’est le vol, la nuit précédente de nos vélos. Aussi surprenant que cela soit, bien rangés qu’ils étaient derrière un haut portail noir et juste en face de la maison du gouverneur, gardée jour et nuit par des policiers en faction. On est dégouté, c’est sûr. De traverser la Turquie, on trouvait vraiment que le risque de vol était minime dans ce pays, puisque les gens ont toujours un oeil pour garder nos montures et sont globalement très respectueux. İl n’y a plus qu’à attendre la fin de Bayram pour contacter la presse, dès fois que le voleur se repentisse en apprenant l’histoire qui leur est liée.

Pour l’instant, on attend comme tout le monde la fin de Bayram, avec un lointain espoir de les voir réapparaitre dans les rues d’Urfa, sans trop y croire.

On lit beaucoup  (enfin !), on regarde des films sur l’écran géant de la salle de classe, on écrit sur notre voyage entre autre et Yannick joue de la musique tous les vendredis et samedis soir dans un groupe Kurde qui l’apprécie, car le saxo est rare et impressionnant par ici. En ces temps de disette financière ce maigre salaire de saltimbanque est toujours le bienvenu.

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