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Vivre a Urfa

Fatih et Yannick devant un Salep au Lotus Café

 

Au début nous habitions chez Menderes Yazar, l’homme aux 12 frères et 10 soeurs qui avait 3 mamans. C’était comme ça, la culture Kurde deux générations avant, et maintenant avoir une seule femme et moins d’enfants semble plus à la mode. Nous avons vite rencontrés quelques neveux forts aidant. L’un d’entre eux, Kenon, nous a aider a trouver un job. C’est comme ça que je me suis improvisée prof d’anglais. Kenon et Menderes sont nos freres a la vie a la mort et veillent sur nous comme sur leur propre famille. Donc, Yannick est pris a part. On lui impose de se faire offrir sa nouvelle garde robe. Nous étions invités, au début de notre séjour, nos hôtes estiment qu’ils ont pour mission de s’occuper de nous a fond. Un jour Yannick est revenu avec une nouvelle chemise verte, un jean pré-réparé et une ceinture en cuir. İl a bien tenté de refuser, mais devant l’aide d’un Kurde cela est parfaitement vain.

Nous avons inauguré notre nouvel appartement. Nous habitons au-dessus de l’école d’anglais, dans du marbre et de grandes pièces non meublées, avec tout de même un assortiment de canpés kitchs et un tapis rose, un peu trop salissant lorsqu’il s’agit de manger au-dessus (je vous rappelle qu’ici on étend une nappe sur le sol et on mange assis en tailleur ensemble piochant dans le même plat ) . Notre voisin, n’est autre que le Vali (prononcer Wali), le maire, sa maison privée. Nos amis ont cuisiné des aubergines a la viande, grillées dans le four du boulanger -la tradition locale- en échange de quoi, ils ont achetés dix turnakle ekmek (le pain d’ici, façonné par les ongles des artisans boulangers qui travaillent en famille, sous nos yeux, quel spectacle !). Kenon a joué de la guitare et chanté en Kurde, des chansons qui mettent nos amis en émois.

Désormais notre quotidien est bien réglé. Le matin, Yannick part chez Mehmet, marchand de chaussures de son état, un ami, qui lui apprend l’arabe, car il fait partie de le minorité arabe qui arrive par la frontiere syrienne. İl enseigne avec le Coran pour base, bien entendu. Jusque-la, Mehmet cherchait a nous convertir, mais depuis qu’on lui a parlé de la religion Baha’i, le doute l’assaille et il arrive en retard pour ouvrir sa boutique, a cause de ses réflexions nocturnes. Quelques apres-midi le we et trois soirs dans la semaine, j’enseigne l’anglais a l’ecole. A partir d’un logiciel, sur un écran géant tactile, j’apprends les colours et les numbers aux turcs. Au début, ils ne parlent pas un mot d’anglais, et a la fin de la premiere leçon, ils savent dire Where do you come from. Yannick m’assiste par moments, me conseille sur des techniques d’enseignements. Les éleves m’adorent, sont tres attentifs en cours,  nous prennent  en photo, m’appelle Hoca (Odja), Maitre et me cuisinent des petits plats. Mon boss, Muhittin, me laisse carte blanche. İl faut dire qu’il ne connait pas tres bien son travail. İl devrait courir a droite et gauche, contacter les institutions pour faire de la pub pour sa nouvelle école. Au lieu de cela, il garde soigneusement son beau nouveau bureau tout en cuir noir, du matin au soir, espérant que les élèves se présenteront d’eux-mêmes. İl n’y en a pas encore beaucoup avec cette technique de communication, mais aujourd’hui, Yannick a été recruté pour enseigner le français a une débutante en partance pour Bruxelles (elle a de la chance d’être tombé sur un des trois seuls français dans cette ville…nous en avons fait l’inventaire).

Notre ami, un vieil Hoca démonte ma grammaire pour enseigner a ma place. Lui a enseigné l’anglais pendant plus de 20 ans, en turc. Ces élèves savent situer le verbe et le sujet dans une phrase, mais parler pas beaucoup…Les étudiants turcs apprennent l’anglais sans parler, juste pour réussir leurs examens.

Bien que nous soyons dans une zone ultra désertique, qu’a Urfa, la rivière est a sec, un saut a l’université m’a fait halluciner. Une retenue d’eau a été aménagée juste pour sa convenance et même un lac et un petit jet d’eau a la genevoise. Les étudiants paient 600 TL (lira) pour 3 mois (300 €) ce qui est beaucoup pour le niveau de vie local.

A voir aussi, le bazar (pazaar). Un lieu incroyable, pleins de surprise a chaque angle de rue. En traversant le marché des foulards, on arrive par hasard dans un grand Caravansérail où l’on peut boire un thé ou se faire cirer les chaussures. Ca martele dur le cuivre, des échoppes en forme de garages sont équipés de fours, le bruit nous tape les oreilles, heureusement le tissus nous rattrape, dans un univers de douceurs, entouré de femmes et enfants. Une fontaine venue du fond des âges apparait, une autre tout aussi monumentale et finement sculptée au carrefour suivant. Là, pleins de pigeons roucoulant attendent d’être vendus. On entre sous un porche, une mosquée, des gens qui prient devant le mur d’entrée, un balayeur public dort par terre comme chez lui. A quelques pas d’ici le ministère de la culture et du tourisme offre un espace ou se reposer et des toilettes (tuvalet) gratuites dans une magnifique demeure bourgeoise du 17e.s. aux motifs arabisants. Venez vous promenez avec nous, dans ce bazar peuplé de gens aux foulards violets (des arabes et des kurdes), d’écoliers rentrant chez eux rigolants, de conducteurs de motos décorées comme des chevaux, vous ne serez pas déçus !

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Syracuse ville carrefour

De Modica à Buscemi, la partie orientale de la Sicile couverte de murets gris apparait comme un clin d’oeil à sa  lointaine cousine insulaire : l’Irlande. Un véritable défi pour ces générations passées à se battre contre la pierre pour trouver un bout de terre, qui d’ailleurs aujourd’hui est totalement inexploitée. Ces amas de gris sur fond vert, dans le temps sombre et tempeteux d’hiver, ouvrent une porte sur un monde mystérieux où la nature a repris le dessus sur l’Homme, en témoignent ces petits hameaux dont il ne reste que des ruines. (suite…)

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Il y a deux semaines nous passions le col Montgenèvre sans encombres, malgrè un mois de novembre bien avancé qui aurait pu faire obstacle a notre ascension. Ce passage alpin fut très ensoleillé jusqu’au col du Lautaret sans conteste baigné dans les paysages les plus spectaculaires de notre voyage (des sommets à 4000m de part et d’autres) avec en prime des chroniques de Yannick sur le tour de France et l’ascension du Galibier, et de vrai questions sportives sur les faux plats montants.

Notre première étape italienne portait bien son nom : « Exilles », où Sylvano, notre hote nous instruisit sur les modes de constructions/bidouillages italiens (un peu de béton au milieu de briques dans des constructions traditionnelles, des remplissages anarchiques et fantaisistes, des configurations de fils improbables…), jusqu’à nous mener sur les toits de grosses lauzes typiques de cette partie du Piemont: Au passage nous prenons notre premier cours d italien ponctué de piémontais et arrosé comme il se doit d’un café bien serré. (suite…)

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