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Posts Tagged ‘Vie familiale’

Chers amis, chere famille,

Je vous aime tous, individus que vous etes. Ce sont les caracteres culturels et socials que nous véhiculons, qui sont l’objet de mon observation – et peut-etre plus a sa place dans une gazette sociologique que sur ce blog. Y compris moi qui suis si française surtout en France, râleuse et polémiqueuse a souhait sur les sujets de sociétés, enfermée dans des idées et dans une classe sociale si facilement et aveuglément, réglée comme du papier à musique lorsqu’il s’agit de travailler, même si cela m’arrive plutôt occasionellement. Et donc maladroitement parfois, je remarque ces comportements français que nous vehiculons sans le savoir et qu’il faudrait justement remettre en question. Comme par exemple la question de l’individualisme, d’un certain replis sur soi -étranger aux autres cultures que nous traversons et qui saute aux yeux au regard d’un expat eclairé (pourquoi une turque immigrée en Bretagne ne se voit-elle pas offrir un café là où elle travaille deux heures par semaine ? Parce qu’elle ne cotise pas a l’achat du café ? Est-ce que nous cautionons cela ?). Si chacun, nous regardons ce que nous apportons a la societe, alors nous sommes en mesure de l’améliorer, n’est-ce pas ?

Un petit mot positif sur la France pour être plus juste. Une bonne table autour de laquelle on prend le temps d’être ensemble. Les tartines de rillette, le foi gras, le ptit rouge… un humour partagé dans ces tartines de porc, qu’on étale, pourquoi pas… des sourires de détente, c’est les vacances ! Des amis qui se déplacent ou qui discutent jusqu’a se comprendre au plus juste et des parents qui sont présents à distance lorsque nous en avons besoin et nous entourent de leurs bras à notre retour autour d’un coin de feu, qu’il est bon d’être au coin du feu avec ceux qui nous ont vu grandir. Finalement, une entraide qui ne demande qu’a se développer entre auto stoppeur et chauffeurs. Des oiseaux qui volent encore dans les champs malgré un saupoudrage de gel glaçant. De la bonne musique, la-dessus…. que demander de plus, c’est vrai ?!

De retour a Urfa depuis hier, on retrouve ce get d’eau incertain, pluto tiedasse pour remplir le bac d’eau qui servira a la douche et ce get d’eau fait du bien, nous replonge déjà dans le voyage. İbrahim nous accueille chez lui, heureux d’accueillir des etrangers comme si il partait en voyage -avec ses amis dans un même état d’esprit, bien qu’ils soient en période d’examen. Mendi nous attendait depuis notre départ, au Kültür café, les zyeux brillants de retrouver ses meilleurs amis, comme il nous appelle. Kenon a déjà trouvé un nouveau boulot pour Yannick, on verra bien… Bekir, des assurances et son voisin du magasin de vélo nous réclament pour un çai, un thé et ne nous laissent plus partir. Tous demandent des nouvelles de la mamie, est-ce qu’elle va bien ? Et vos parents ont-ils été heureux de vous retrouver, ne sont-ils pas tristes que vous soyez au loin ? Eh oui, pour les gens d’ici, une vie loin de la famille est trés malheureuse. Mais, vous, vous êtes un peu notre famille, leur explique-t-on et ils sont rassurés de nous savoir entre de bonnes mains, les leurs…

Je vous embrasse bien, on se retrouvera mieux encore la prochaine fois,

Florence

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Passage Kurde
Vers Kastamanou, dans le nord, selon notre enquête auprès des chauffeurs de camion, quatre mois suffisent à une rencontre amoureuse, les mamans de chacune des parts concernées se rencontrent une fois et valident ou non le mariage. Cela nous semblait un peu raide. Meme si n’oublions pas qu’ici, dans les campagnes, il n’est pas question de contraception, pas de sexe avant le mariage. Dans les montagnes du Sud, vers Malatya, nous sommes accueillis chez un jeune couple. Eux ne se sont vus qu’une seule fois avant de se marier. Apres 7 mois de vie commune, on ne vous parle pas de complicite.
La jeune épouse, dans la tradition part habiter chez les parents de son conjoint. Ensuite, elle vit dans l’enceinte du foyer, occupée a faire le pain, traire les vaches ou chèvres pour le fromage -et le beurre sale comme celui normand, par ici, a surveiller les gamins et a travailler dans « le jardin » (en fait l’irrigation des champs et autres travaux difficiles) y compris lorsqu’elles sont enceintes jusqu’au cou. Bref, le coup a prendre, c’est de bien s’entendre avec sa famille d’adoption, la belle-mere particulierement qui peut l’exploiter en cuisine pour ses vieux jours.

Dans ces villages-la, les hommes semblent peu travailler par rapport à leurs épouses, même si tout le monde affirmera le contraire. Rares sont les couples pour lesquels le boulot est équilibre. Le boulot des hommes est a horaires fixes, avec plein de temps de repos et de café pour discuter des choses qui se décident entre hommes ou tout simplement pour jouer.

Malgré l’exploitation dont les femmes font l’objet, il y a une belle atmosphère dans bien des endroits rencontres. Beaucoup de respect pour les liens familiaux et de gentillesses entre les uns les autres (on ne frappe jamais un enfant, on ne va pas contre sa nature et ils sont pourtant très bien élevés), un angélisme d’innocence perdu dans les contextes urbains, une sagesse populaire qui a du sens et du fond. En cette saison, on récolte le raisin pour en faire du vin ou une substance ressemblant au bonbon, on fait sécher les figues et les noix peu après les abricots du mois de juillet, on nourrit les animaux nouveau nes symboles d’opulence et on irrigue les champs.

On a pas encore tres bien pige les coutumes hospitalieres. Etre invite chez quelqu’un a quelquechose de sacré. Nous sommes desobligeants de manger ailleurs -tandis que nous, nous pensons les décharger d’obligations. Lorsque nous dinons chez les voisins, eux nous proposent de dormir. Manger, dormir chez quelqu’un, les deux font la paire. Pas moyen d’être indépendants et de se déplacer seuls, on prétexte des chiens sauvages ou des problemes d’orientations pour nous accompagner en toutes occasions. Le dernier hôte s’est mis a nous faire notre programme de chaque jour, voulant tout contrôler ;  dans une succession d’incompréhensions, nous avons pris pourtant notre liberté. Les tenants et les aboutissant de la coutume nous échappent encore et nous allons de surprise en surprise d’un endroit a l’autre.

Phénomène a part. Le jeûne touchant a sa fin, de nombreux Stambouliotes rentrent aux villages. Chaque village a ses immigrés Stambouliotes, l’exode rural étant récent et massif. Le décalage culturel lorsque ces touristes débarquent au bled est remarquable. Ceux des villes sont généralement plus gras, habillés a la mode urbaine. Dans leur famille rurale, ils se comportent en terrain conquis, répondent aux exigences culinaires de leurs enfants, ne se rendent surtout pas compte du travail qu’ils occasionnent. Une des habitantes permanentes évoque leur passage comme un cirque « ils se retrouvent en groupe a la mosquee, les hommes circulent armes au village et questionnent les gens sur le gibier a buter ». C’est vrai que c’est particulier, tout ces chasseurs arborant leurs fusils en quête de sangliers -qu’ils ne mangeront bien entendu pas, en bons musulmans- ayant la sensation de faire un truc entre hommes, de viril, avec feu le soir et nuits a la belle.

Nous avons eu de la chance que le maire du village propose de lui-meme de nous faire traverser l’Euphrate en barque a moteur. Depuis quelques jours notre passage dans les montagnes était devenu mission quasi impossible ! Un chemin en sable et pierres et des pentes bien raides, nous obligeait a des passages pousses penibles. Dans les parages, c’est plutôt a dos d’âne qu’on se déplace, véhicule bien mieux adapté. Heureusement que Yannick assumant son choix de parcours est descendu de son vélo pour me pousser dans quelques cotes. Comme nous avancions piano, piano -sans etre certains qu’il y ait un pont pour aller sur l’autre rive, les témoignages se contredisant- nos hôtes du coin qui se connaissent entre eux, se souviendront de nous longtemps.

Finalement, je m’aperçois être plus à mon aise au milieu des femmes. On s’adopte vite, une bise ou deux, un coup de main à la cuisine, une discussion de fille sur le maquillage qu’une me pose, un sourire échange sur l’absence des hommes aux fourneaux. Tandis que les hommes me serrent la main au 1er jour éventuellement et apres seulement s’adressent a Yannick. Me voila devenue invisible…le plus curieux est que dans l’imaginaire des gens mon voyage en velo est inenvisageable et que rares sont ceux qui me questionnent a ce sujet.

İci, apres les Elavis et ceux qui pensent queleur village montagneux avant etait plat, nous sommes dans un village ou l’on parle zaza, un dialecte latin dans lequel les ingenieurs italiens du barrage doivent avoir une responsabilite. İnternet est bien rare, notre İmam deracine d’antioche nous a fourni une belle occasion de communiquer avec vous. On nous appelle Mahmut et Çiçek (fleur), c’est plus pratique. On vous embrasse D2ici a la prochaine.

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En cette haute saison de migrations vacancieres, certains en nous voyant s’écrient : Oh des touristes ! Et lorsque nous leurs demandons d’où ils viennent, ils disent d’ici avant de nous parler de leur ville à 3000 km à l’est du pays ou  d’Allemagne. Un Turc expatrié, nous raconte qu’ici les piscines des hôtels de luxe sont moins cheres qu’en Belgique, que les enfants en profitent bien. Alors touriste, qui est ? Dans les petits villages c’est avec fierté qu’on décrète faire le  cicerone (expression italienne, le guide) pour l’hôte, le touriste, l’étranger. Mais finalement, nous ouvrant leur porte, un Tchai, et vous avez faim ? attendez, je vous apporte quelque chose a manger… nous sommes vite reidentifies comme étant voyageurs, yolculer en turc, celui pour qui Allah dit qu’avec le pauvre, il faut offrir le gîte et le couvert. Souvent, on nous invite a manger a meme le sol, assis en tailleur les pieds sous la nappe, les petites assiettes de tomates, concombres, olives, fromage, yaourt, omelettes… sous la fourchette de chacun. Et avec insistance, ils nous pressent « ye,ye » ou « itch, itch », « mange, mange »,  » bois, bois » avec satisfaction de nous voir de l’appetit.

A la maison, les mamans et les filles aînées s’affairent à nous régaler dans la cuisine, sans sembler subir leurs conditions comme en Bosnie. İl faut dire que le père ou le fils donne un petit coup de main symbolique de préparation de la nappe ou de service du thé… İl y a tout de même celles, qui par tradition doivent servir la belle famille et gare a la belle mère qui peut être abusive. A 30 ans, il est courant d’avoir trois enfants. Et les notres ou sont-ils ? Plus tard, plus tard, en France on traine jusqu’a 30 ans pour un premier bebe. La proximite intergenerationnelle est agreable, d’autant plus qu’on montre son affection a l’autre par des gestes de sympathie. Les femmes débordent d’affection pour la voyageuse que je suis, parfois un petit cadeau, un foulard par exemple arrive entre mes mains. Pour Yannick, le pere offre genereusement un slip…

Le foulard, parlons-en. Les femmes les plus voilées, tout en noir ou habillees chaudement d’un imper choisissent souvent elles-memes ses atours par tradition ou par croyance, c’est après tout moins complique de choisir sa tenue le matin. Dans les villes, de jeunes résistantes ont les cheveux aux vents et les épaules dénudées. Mais a la campagne, en débardeur, les filles rigolardes m’attirent dans une pièce pour me vêtir  » les voisins te regardent » bouffent-elles, genees, alors qu’elles portent des T-shirts moulant leurs fraîches poitrines.

De Denizli, nous avons entrepris de remonter la Turquie en 4e vitesse pour retrouver les mamans et les frères sur la mer noire près de Safranbolu (rendez-vous le 4 aout). Au passage, nous avons fait un tour du cote des nécropoles phrygiennes, impressionantes et nombreuses dans la vallée entre Afyonkarahisar  (la citadelle noire de l’opium) et Eskişehir. Le paysage ocre, mıneral et sculpte par les ıntemperies ressemble a la Capadoce. A un endroit appelé Midas sehn, un mur gigantesque couvert de bas-reliefs geometriques a ete façonne dans la falaise. Quatre escaliers devaient conduire vers des lieux de cultes disparus. Un archéologue français a fouille les lieux dans les années 30. Amis archéologues et historiens, peut-etre pourriez vous nous en dire davantage depuis les bibliothèques françaises.

Entre Amasra et Cide, la haute montagne se jette dans la mer. Nous avons élu notre camp dans un petit village, sur la plage. La tente subit les ravages du sable, la mer est bleue foncee et tres salee, le decor a un cote breton. Beaucoup de femmes se baignent toutes habillees.  Les expatrıes turcs allemands ou francais sont ici en vacances et flirtent avec leurs cousins eloıgnes turcs, qu’ils epouseront probablement plus tard (car on ramene souvent un conjoint du pays en Occident). Un lieu de villégiature s’est presente pour accueillir les nôtres dans la masure de mamie Ainour, ancienne couturiere de robes de mariees, qui en ce moment même prépare des confitures avec la voisine dans de grands chaudrons. On nous a dépose dans l’coin par camion refrıgere dont mon estomac retourne se souvient encore. Ces petits bleds vivent de la construction de bateaux de pêcheurs, a quelques lieux des cites balnéaires littéralement envahies par les Stambouliotes.

Ce repos est bien mérite. Le voyage est éprouvant par moment. Avec la chaleur et nos contraintes de rencontres, il est hors de question de se coucher avec la nuit. Le 10 aout commence le ramadan. Baklava et fêtes de nuit, nous n’avons pas finis de découvrir l’Orient.

Les photos, promis, c’est pour bientôt sur Picasa, mais pour l’instant, ça ne marche pas.

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Avec nos seules notions de serbo-croate pour comprendre le Bulgare, nous mettons un certain temps a réaliser qu ici pour dire oui, on bouge la tête de droite a gauche et pour dire non de haut en bas, l inverse du français en somme. Mais leur merci, lui, nous est bel et bien familier.Cela nous rend les habitants très sympathiques.

Une petite frontière Serbe, nous offre une route peu fréquentée. En pleine campagne, au milieu de nulle part un monument aux morts surdimensionne, vestige du communisme, annonce la couleur d un temps révolu, qui fut un jour pourvu en infrastructures (usines, écoles…) aujourd’hui entièrement délabrées. Les industries minieres de Bobov Dol, aux batiments immenses et tous fracasses, pipe-line dans les hauteurs, pans de montagnes creuses et poulies gigantesques, temoignent de cette grandeur passee. Serait-ce donc cela, la jeune Europe, du delave a la population non moins vieillissante qu’en France. La contribution de l’Union européenne, est apparente dans les routes, qui rendent bien, dans les grands axes frequentes, il s’entend, ceux qui gravitent autour de Sofia pour mieux mener les citadins aux sports d’hiver du Pirin. Le système de tri pour les déchets, récemment mis en place évite de nombreuses décharges sauvages comme ailleurs, dans les Balkans. Et l’euro, en transition avec le Lev, la monnaie locale qui vaut deux fois moins et qui encombre bien les gens.

Une famille de gitans, comme il y en a tant, occupant une partie démunie de la ville de Tran nous héberge une nuit. C’est la grand-mère, ou plutôt l’arrière grand-mère a 70 ans qui nous convie de partager son abri de fortune, une cabane deux pièces, de conte de fée, toute rafistolée de cartons et décorée de vieux papiers peints et de photos de famille soigneusement découpées et encadrées. Bonjour l hiver dans cette baraque ! A cote, ils habitent tous ensembles, la fratrie de 3, leurs conjoints, leurs petits enfants en bas age et leur mere, dans trois/ quatre pièces, avec la cuisine en commun. La plus jeune maman a 19 ans et encore une tête d’enfant. Tous rayonnent, affichent de beaux sourires généreux, parfois bien édenté, qui font pétiller leurs yeux. Malgré de très modestes conditions de vie, on sait être heureux par ici et tellement respectueux qu’on a du mal a croire a la réputation voleuse des gitans. Yannick profite des talents musicaux de Ratcho sur son synthe de fortune, pour initier une jam session post étape.

Les cigognes doivent connaître les frontières. Elles ne font pas leur nid en Serbie, mais ici, sur les poteaux a plate-forme des villages. Dans le Pirin, la chaîne de montagne ou nous nous trouvons, nous avons recense cinq nids pour un bled. On les observe, ces grands oiseaux de compagnie. Les oisillons ont grandi, ils ne laissent plus de place pour les parents au nid. Bientôt, ils prendront des cours d’envol -il doit y en avoir qui se ratent parfois de ces 6 metres de haut. Et parait-il, a la saison des migrations, le ciel se couvre de cigognes, éclipse de passage qui marque la fin de la saison chaude pour un hiver bien froid.

L’économie jardinière, l’élevage d’une vache et de quelques poules, pourquoi pas d’un porc permettent de faire vivre les familles toute l’annee (y compris les enfants qui se retrouvent en ville, en HLM). Le jardin d’agrément n’existe pratiquement pas, le potager prime, tomates,petits oignons blancs, courgettes, haricots pour le passoul, quelques salades, beaucoup de persil et un peu d’anis. On fait des conserves, car en hiver, rien ne pousse sous la neige, les vitamines sont bien rares. On nous sert des beignets de pain, au petit-dej, et le soir des oeufs, sous forme d’omelette aux oignons, du jus de concombre a l’anis, au mieux des préparations de l’été dernier a base de tomates, occasionnellement du poulet aux patates et du fromage, toujours un peu le même a mi-chemin de la feta et du fromage frais. (Mais jamais de pâtes, comme quoi, leur internationalité est limitée). On attend avec hâte de voir poindre les premiers légumes murs, tellement l’hiver fut depourvu de vitamines. Impatients, les bulgares comme les Kosovars, mangent les prunes vertes comme des bonbons.

Dans ce pays survivant du communisme et  sans emploi, nous sommes choqués de l arrivée du capitalisme et de ces pubs manipulatrices et répétitives sur la route qui nous mène vers la station de ski de Bansko. On y vante les qualités d’hôtels 4 etoiles, que seuls de riches européens peuvent s’offrir, un club de golf ultra chic, des publicités pour des marques de vêtement de friqués… d’ailleurs, la route est fréquentée par de belles voitures neuves, voire des 4×4 de pacotille pour les nouveaux riches locaux. Vie facile de consommateurs, offense sans nom pour les gens de tradition du cru qui vivent avec les moyens du bord, estime-t-on. A Bansko, jolie ville ancienne tout n’a pas ete corrompu. Partis pour planter la tente, nous sommes invites par un couple a dormir dans l’espace hôtel de leur maison a titre d’amis. Un geste bien rare pour des commerciaux de l’hôtellerie qui nous fait d’autant plus plaisir.

Les mamies du Pirin nous réjouissent de leurs pantalons bouffants et de toutes ces couleurs vives reparties anarchiquement sur leurs chemises et foulards. Le travail des champs, en action a cette époque, sous un soleil de plomb, a du faire vieillir prématurément cette femme de 55 ans qui en parait 70. A l’ombre des vignes a rakia -l’alcool fort local, organise en treillis au dessus des têtes, on se retrouve pour une pause café, a l’abri de l’été. Ide bre, comme on dit par ici, nous nous apprêtons aujourd’hui a passer le col qui nous sépare de la frontière grecque, destination Drama et Xianti, toujours dans les montagnes ou l’on peut encore respirer.

Un mot subsidiaire santé, Yannick fait pâlir les chapes de beton avec ses maux de tête. Une main masseuse et quelques siestes en sont finalement venu a bout. Heureusement aussi, que cet hôte nous dorlote d’une passoire de fraise pres du lit, c’est que lui aussi a faillit comme nos belges de l autre jour, passer par le petit trou de la serrure, alors il sait recuperer les bonnes choses de la vie.

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A la frontière le douanier Serbe, a qui nous demandons la poubelle, nous dit d aller jeter nos déchets chez les voisins. Il y en a plein les cascades et les rivières, des déchets. Pas de traitement d’ordures dans les Balkans, au mieux, on les brûle ou sinon la décharge est la nature, sans distinction.

Des français militaires de la KFOR, les forces européennes font le guet dans leur tank a une encablee du poste frontière. Ils le protège, car un mois plus tôt, il s est fait attaque par des Serbes ou des Albanais, un coup les uns un coup les autres, sans logique particuliere.

Cette rencontre défait bien des clichés. Les soldats sont vraiment très sympathiques, et tous, nous sommes heureux de rencontrer d’autres français. Ils se font photographies avec nous, le comble, nous considérant comme des héros, alors que d habitude c est auprès d eux qu on se fait portaitise. Sur ces entrefaites, trois officiers arrivent et nous invitent au resto. Quelle déférence ils ont envers nous, nous en sommes ébahis ! Ils font preuve d un immense respect et d une admiration sans borne pour notre quête. Nous expliquant qu à l armée, ce n est pas si sportif que cela. Ils nous délivrent d intéressantes informations sur le Kosovo, sur les Albanais qui les retiennent, pour faire marcher l économie. Le Kosovo est la région la plus pauvre des Balkans. La moyenne est de 7 enfants par famille, et il n y a pas d emploi. Les militaires recrutent des femmes de ménages, blanchisseurs, magasiniers… qui sont payes 500 euros par mois contre 150 normalement. Une femme de ménage a dit a l un d entre eux, nous ne vous laisserons pas partir, les français. Si il en est question nous ferons une émeute -probablement contre les Serbes- une ou deux personnes seront tuées et vous resterez, c est tout. Quand on a pas de quoi vivre, on est prêt a tout !

Nous dormons dans un local billard abandonne devant une école. Une fourmiliere d enfants nous observe de la fenêtre, comme dans un zoo. Au cas par cas, ils sont bien sympathiques, ces petits. Dans la maison qui nous accueille, il y a 5 freres et une soeur, très jolie jeune fille de 16 ans, esclave aux fourneaux, toujours debout, prête a servir. Nous ne pouvons pas l aider, sinon le reste de la fratrie est scandalise -mais tous ont beaucoup de respect et d amitie pour leur soeur. Dans une autre famille, nous rencontrons des émigrants kosovars après un passage en Allemagne. Eux, ont decide de ne faire que deux enfants, avec le réalisme d un petit salaire. Plus loin, nous rencontrons 4 garcons pétris de clichés sur les Serbes, tous mauvais -le Kosovo était une région Serbe, les albanais s y sont installes petit a petit, l armee serbe est intervenue, voila la guerre- ils sont surpris d apprendre qu il y a aussi des musulmans chez les Serbes. Nous espérons contribues a libérer leurs esprits.

Nos derniers hôtes deviennent distants des que nous leurs confions nos intentions de passer la frontière au-dela de chez eux. Il n y a pas de poste frontière, nous disent-ils. Tant pis, nous n’avons pas fait tout ces kilomètres pour rien, nous continuerons cette route indiquée sur la carte. Mais nous n y allons jamais, insitent-ils, les militaires n y vont jamais, c est un no man s land ou vous risquez de vous faire piller par des brigands Serbes. Impressiones, mais habitués aux préjugés, nous irons. Mais la police va vous arrêter, celle de Serbie, rencherissent-ils. Nous leur montrons nos passeports au tampon serbe. Celle du Kosovo alors. Tout cela est plein de contradiction. Nous les quittons, eux sont apeurés et nous font écrire un mot pour justifier notre présence chez eux, tel jour, a telle heure avec nos adresses et numéros de tel respectifs. Nous avançons dans le chemin sur nos gardes. D autres Albanais n ont pas l air effraye du tout, cela dépend de l interlocuteur et de son traumatisme de guerre. Dans les bois, points de bandits, mais un chemin qui se rétrécit, qui se cailloute et qui monte raide. Il nous faut pousser les montures a force d épaule. Plus loin, nous perdons la trace du chemin, dans la montagne au milieu de nulle part. Le village qui nous domine est complètement abandonne. Seules traces, des sabots de vaches dans la boue. Nous nous enlisons a leur recherche sans succès. Apres repérages en altitude, nous optons pour la solution coupage a travers champs. Au bout d un moment nous retrouvons le chemin. Plus loin encore, une maison, avec, nous sommes sauves, un porc ! nous ne sommes plus au Kosovo Musulman, mais bel et bien chez les Serbes. La mamie qui nous accueille parle parfairtement Serbe et nous indique la route vers notre ville cible.

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Passage a Dubrovnik, regard sur la Croatie.

Accostage a Dubrovnik après la route la plus périlleuse qui soit au traffic dense et nerveux sur une artère type rocade. A chaque dépassage de montagnes s’échappent des archipels féériques d’une brume de fin d’après midi printannière. Le général Gotovina affiché à l’entrée du territoire, actuellement jugé -les Croates l’espère, innocent- annonce le climat de réglements de compte post-guerre, en cours dans les Balkans.

Nous avons connu l’épaisseur de la ville en rencontrant Neven. Lui et sa femme Barbara nous autorisent a monter notre tente sur leur terrasse -bien qu’ils possèdent des chambres d’hôtes-, mais craignent les mauvais commérages de leurs voisins. La ville est couverte de panneau sobe, rooms, appartments à louer, accueillir gratuitement chez soi quelqu’un de passage relève du défi. Ici, le propriétaire se trouve dans l’obligation de verser une taxe d’un euro par jour a la ville pour chaque touriste hébergé. L’appât du gain est dans l’air du temps, pervertissant l’hospitalité. Chacun se sentant en concurrence avec son voisin, s’autorise à dénoncer celui qui n’aurait pas déclaré ses visiteurs. Un parent ou un ami en simple visite est logé à la même enseigne, n’en déplaise au bon accueil d’antant, car bien trop souvent, en cas de prêt de logement, le corbeau jette un mauvais oeil collabo sur le nid d’à côté. » Dubrovnik is not as before, people changed, they-re just thinking of having money, money, money »

Neven regrette le temps jadis où l’on vivait simplement dans le terreau sûr d’une tradition versant dans l’éloge des bonnes valeurs. Il en est physiquement atteint, l’échine courbé par la bêtise de la guerre et les vices de la course au fric ambiants, conduisant Dubrovnik dans la voie d’une décadence morale incontrolâble. « Les gens sont devenus mauvais » ; « sous Tito », nous explique-t-il « il était impossible de chercher à posséder plus qu’un autre. Le travail était distribué également pour tous, le chômage n’existait pas, chacun travaillait raisonnablement 4 à 5 heures par jour et tout le monde était content. Bien sûr, la liberté de pensée n’existait pas, mais l’état fonctionnait à peu près correctement, redistribuant les biens croates dans toute la Yougoslavie dans une certaine transparence budgétaire. »Avec une application désastreuse certes, comme ces usines construites n’importe où sans reflexion durable, mais dans une atmosphère générale plus détendue ».  il parle de cette dictature comme la meilleure politique dispensée ces dernières années. Avec ses talents de conteurs, il nous captive en nous parlant des déviances actuelles. Il peste  contre l Eglise impliquée localement dans de sombres affaires pedophiles ou des manipulations grotesques. « A l ecole, par exemple, ils emploient desormais des bonnes soeurs sans qualifications pedagogiques pour enseigner un catholicisme malade. Elles utilisent des versions simplistes de catéchisme, sans reflexions profondes. » Et ce certtainement pour renforcer le nationalisme croate et atiser la haine contre les voisins orthodoxes ou musulmans. Neven, qui s’est formé dans les livres et auprès de spécialistes sur la psychologie de l’enfant à l’éducation des siens se bat contre tout ce qui leur porte préjudice. Il a demandé un entretien à  l’évêque pour exprimer son désaccord, mais celui-ci a décidé d’adopter la politique de la sourde oreille.  (suite…)

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Crna gora, Les Montagnes Noires, Montenegro.Un mur de hautes montagnes arides, qui semblent infranchissables, dominent le port de Bar par ou nous arrivons, un matin pluvieux de mars. Premiere etape, 700 m de deniveles par le col de Suterman, presque un sommet. Le lendemain matin, sortis de notre domicile nocturne nous admirons les motagnes toutes blanches de neige vetues, a perte de vue. Descendant sur le grand lac interieur, paradis des oiseaux et des amoureux de la nature, nous retrouvons le doux climat Mediterraneen dans les inondations de Rjeka Crnvica…Pour mieux se retrouver dans la tempete de neige entre Cetinje et Kotor. La population Montenegrine est partagee entre ces hautes montagnes au climat rude et les abords du golfe de Kotor, de l’Adriatique et du lac ou la vie y est bien plus facile.

A Bar, un groupe d’evangelistes franco-americano- germanique nous hebergent une nuit. Bien que nous ne partageions pas les memes croyances, nous sommes convies a leur reunion, leur eglise qui a lieu dans une piece de la maison (pour eux, comme pour les premiers Chretiens, l’eglise est constituee par la seule reunion des croyants, il n’y a donc pas de lieu de culte particulier). Cette rencontre occasione  des discussions interessantes sur la religion. En France, nous sommes laics, idee tellement insoupconnable par la grande majorite des habitants de la planete qui chretiens, musulmans, juifs ou bouddhistes n’envisagent pas l’atheisme. Lors de cette petite messe improvisee, les participants rayonnent d’energie positive (comme dans les autres moments vecus ensembles), chantent en choeur, travaillent ensembles sur le developpement de soi (sur quel point faible a-t-on  progresse). Les paroles des chansons sur Jesus dont il faut aimer le sang, sont a dix mille lieux de nous toucher (fanatisme pour moi). Mais la qualite de leurs echanges, de leur communication, la sincerite de leur croyance est si belle ! L’energie positive qu’ils degagent en est tellement accrue ! Cela me semble, apres cette rencontre, celle de nos Lithuaniens pratiquant la meditation Vipassana et d’autres, indispensable d’avoir une spiritualite pour etreindre la profondeur de la vie. Nous deplorons aussi le manque de structures laiques permettant des regroupements de gens pour s’entraider a « grandir » et pour consacrer un temps de paroles ensembles comme moyen d’apprentissage collectif pour surmonter les difficultes de la vie. Cela semble manquer cruellement en France par rapport aux Pouilles catholiques, a ces evangelistes ou a la tradition orthodoxe Montenegrine, tres ancienne, qui promeut le respect de l’autre. En France, on est bien trop dans notre coin selon les lois de l’individualisme, que chacun se debrouille comme il peut et tant pis si certains sont largues. Dans une societe croyante, personne n’est delaisse, qu’il soit fou ou simplet, l’Homme a toujours sa place dans la communaute.

Ces evangelistes sont venus a Bar pour clamer leur amour de Jesus aux habitants, sans chercher particulierement a les convertir, nous expliquent-ils. (Il faut reconnaitre que nous n’avons pas ete victimes de proselytisme, bien que tous ces moments de priere ne soient pas sans destabiliser quelqu’un d’un peu perdu). A Bar, le voisinage est dechire par l’appartenance religieuse. Un musulman n’adresse pas la parole a son voisin catholique ou vice versa et l’indifference ou la haine de l’autre s’entretiennent savamment a travers l’influence familiale, jusque dans l’ecole. (suite…)

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Une société bien rangée, province la plus pauvre de l’Italie où l’on travaille en famille pour s’en sortir. Le carcant social, à l’image du reste de l’Italie est très fort. L’atmosphère des villages bénéficient de cette unité, unité vestimentaire, unité de mode de vie, qui permet de bien régler l’ordre des choses avec un role assigné à chacun où les originaux et outsiders doivent se sentir bien isolés. Mais en meme temps la tradition permet de se serrer les coudes, de se préoccupper de ses voisins moins bien lotis matériellement où constitutionnellement. Une hospitalité bien chaleureuse est dispensée par tous, des soeurs de la congrégation de la Sagrada Famiglia aux bouchers d’Alimena, des services de police aux tenanciers de bars de Piazza Armerina en passant par les chasseurs rencontrés au hasard des espaces reculés où curieusement l’absence de gibier s’est fait sentir, nous nous sentimes comme chez nous ( en Normandie paternelle), accueillis a bras ouvert et à pleins d’enthousiasme. (suite…)

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