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Posts Tagged ‘Travail’

Puisque Julien et Kevin- ami notoire de Yannick et son compagnon- sont venus nous rejoindre avec l’idée d un fol périple Istanbul/Antalya en 3 semaines -un millier de kilomètre au moins, nous avons ete quelque peu contraints -avec plaisir pour un passage en legerete- de prendre des grands axes en auto stop. Le camion stop est un sport très praticable dans ces contrées bien fournies en pıck up et en poids lourds, nous permettant d’enchaîner les routes entre Yalova et Turgutlu en passant par Bursa -l ancienne capitale Ottomane et Pergame, l ancienne grande cite grecque, pille par les allemands. Ainsi, nous avons découvert qu ‘en Turquie se pratique une culture de la route hors pair, qui consiste pour le chauffeur à partager le plus de temps possible avec son passager occasionnel.  Il nous propose de s arrêter tous les 50 kilometres, pour boire un thé, manger un morceau ou acheter de l’eau. Offres que nous declinons bien souvent, car traîner dans les transports en commun, c’est bon pour les parisiens, ca, pas pour les aventuriers. Ces rencontres sont parfois surprenantes. Nous découvrons la culture locale et apprenons a identifier les gens cingles, discrets au premier abord. Un conducteur très obsede, nous confiait qu’il est facile de « se faire des iraniennes, il suffit seulement de payer la chambre d’hôtel ». » Y a-t-ıl beaucoup de françaises en France ? Je ne m’intéresse qu’aux petites jeunes de 20 ans » dit-il du haut de ses 50 balais. Vous imaginez mon mal-aise ?

Il a fallu un temps d adaptation inconfortable pour réaliser que si les hommes d’ici ne m accordent pas un regard ni ne me serrent la main, il s’agit d’une marque de respect-ne pas violer du regard. Les femmes agissent d’ailleurs de même envers les hommes -peut-etre davantage parce que les relations inter sexe sont très séparées. Au début, imaginez comme dans les milieux masculins, cela est déroutant de se voir mise au ban, on se sent drôlement paria. Une seule issue ici dans les familles de cette culture-la -car tous n’agissent pas de la sorte, cela dépend de leur éducation, dıversıfıee en Turquie- penetrer le milieu des femmes. C’est ce qui m arrive malgré moi, dans un petit village du bout du monde ou  je suis seule pendant que Yannick et ses amis s’attaquent sportivement a la montagne environnante. Le décor est splendide, un brin arizonıen dream et je m’eclipse en fait bien rapidement pour méditer tranquillement. Les femmes sont gentilles et m’entourent de leurs bons soins, lavent mon linge dans leur machine, m’invitent a dormir avec elles et a manger tout au long de la journée. Entre elles le foulard tombe, comme un accessoire de mode laisse de cote. L’une d’entre elle me pince la joue comme si j’avais trois ans, je dois faire la moue, je crois. Au village, personne ne comprends pourquoi je me suis esquivée sans prévenir. Je tente une explication sur les différences culturelles, ou  alaturqua c’est toujours tous ensembles et un peu lourd pour une voyageuse au long court qui vient de contrées alafranca, ou l’ındıvıdualısme permet de méditer tranquillement dans son coin.

Il faut dire que nous sommes sans cesse sollicités. Pas moyen de se reposer à l’ombre d’une mosquée sans être envahit par une horde d’enfants curieux, repetant sans cesse « What’s your name », gentils mais bien trop nombreux et imposants, il nous arrive désormais de les fuir comme la peste. On trouve aussi de ces hommes paternalistes ou trop concernes qui étudient avec soin notre route sans que nous ne leur ayons rien demander et émettent leurs avis, nous retenant trop longtemps pour nous conseiller des itineraires inadaptés de grandes routes. Si nous penetrons dans un foyer, nous sommes certes choyes, on nous invite souvent a boire des tchai et a grailler, mais en contrepartie, on nous prend pour une attraction. Il nous faut nous mettre en représentation, poser pour d’interminables séances de photos souvenirs et répondre a quantité de coups de téléphone donne par nos hôtes aux amis et a la famille pour témoigner de la présence d’un touriste au village. Pas facile de recharger les batteries dans ces harcèlements psychologiques qui ne nous permettent pas d’être seuls.

Phénomène intéressant, il nous arrive d’être accueillis par des turcs français ou des turcs allemands de retour au pays le temps des vacances. Les rapports de migrations s’inversent. Eux qui connaissent souvent des difficultés d’ıntegration dans les pays d’accueil sont à présent dépositaires des clefs de la culture turque, nous sommes en position d’apprentissage, leurs hôtes proteges, partageant pour un moment cet à cheval culturel dans le sens inverse du leur. Nous évoquons ensembles des villes et des coutumes occidentales lointaines, et eux sont contents de l’intérêt que nous portons a leur culture, d’accueillir des français chez eux qui les reconnaissent comme français ou allemands -l’humour nous est commun, quel plaisir. Ahmet de Charlevılle Mezıere nous apprend qu’un mois passe en Turquie équivaut a 7 mois en France, car ici il faut satisfaire, les amis et les voisins en repas continus tout au long de leur séjour et cela coute très cher.

Les turcs des campagnes travaillent d’arrache pied dans les champs. Pour certains la nuit même, car la journée le soleil de plomb brûle et liquéfie. C’est la saison des récoltes. Nous pedalons d’une chaîne de montagne a l’autre entre Turlugtu et Denizli, appréciant des paysages diversifiés marques par une aridité estivale. Pour se rafraichir lors des pauses, on enchaine les ablutions a la mosquee. (Pourquoi en France ne peut-on pas avoir un acces a l’eau si simple alors que nous sommes mieux pourvus ? )

Apres l’exploration de le greco-romaine Bergame et de l’Ottomane Bursa, nous avons fait un tour du cote du Pactole et de la splendeur du roi Cresus, a Sarde, dont il reste éparses des restes de grands monuments romains, dont un magnifique Gymnase, rénove comme dirait Kevin a la façon d’une salle de bain kitsch. On devine la splendeur romaine passée quelques siècles après Cresus. A Dikili,cote sauvage pleine de petits pavillons construits sauvagement, nous degueulons la cote Egenne touristique, sans avis de preservations. Nous soupconnons quelque peu la mafia immobiliere d’avoir pris sa part, mais Egemen (homme de la mer Egee), notre hote Turko-Kurde nous remet les pendules a l’heure. Il est vrai que les rapaces visent plutot les hotels de luxe que les maisons haricots.

Pour l’heur nous avons quelques étapes du Tour de France a rattraper et un immanquable retour a Istanbul pour retrouver la famille qui s’y rend au 3 aout.

Bon ete a tous.

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Avec nos seules notions de serbo-croate pour comprendre le Bulgare, nous mettons un certain temps a réaliser qu ici pour dire oui, on bouge la tête de droite a gauche et pour dire non de haut en bas, l inverse du français en somme. Mais leur merci, lui, nous est bel et bien familier.Cela nous rend les habitants très sympathiques.

Une petite frontière Serbe, nous offre une route peu fréquentée. En pleine campagne, au milieu de nulle part un monument aux morts surdimensionne, vestige du communisme, annonce la couleur d un temps révolu, qui fut un jour pourvu en infrastructures (usines, écoles…) aujourd’hui entièrement délabrées. Les industries minieres de Bobov Dol, aux batiments immenses et tous fracasses, pipe-line dans les hauteurs, pans de montagnes creuses et poulies gigantesques, temoignent de cette grandeur passee. Serait-ce donc cela, la jeune Europe, du delave a la population non moins vieillissante qu’en France. La contribution de l’Union européenne, est apparente dans les routes, qui rendent bien, dans les grands axes frequentes, il s’entend, ceux qui gravitent autour de Sofia pour mieux mener les citadins aux sports d’hiver du Pirin. Le système de tri pour les déchets, récemment mis en place évite de nombreuses décharges sauvages comme ailleurs, dans les Balkans. Et l’euro, en transition avec le Lev, la monnaie locale qui vaut deux fois moins et qui encombre bien les gens.

Une famille de gitans, comme il y en a tant, occupant une partie démunie de la ville de Tran nous héberge une nuit. C’est la grand-mère, ou plutôt l’arrière grand-mère a 70 ans qui nous convie de partager son abri de fortune, une cabane deux pièces, de conte de fée, toute rafistolée de cartons et décorée de vieux papiers peints et de photos de famille soigneusement découpées et encadrées. Bonjour l hiver dans cette baraque ! A cote, ils habitent tous ensembles, la fratrie de 3, leurs conjoints, leurs petits enfants en bas age et leur mere, dans trois/ quatre pièces, avec la cuisine en commun. La plus jeune maman a 19 ans et encore une tête d’enfant. Tous rayonnent, affichent de beaux sourires généreux, parfois bien édenté, qui font pétiller leurs yeux. Malgré de très modestes conditions de vie, on sait être heureux par ici et tellement respectueux qu’on a du mal a croire a la réputation voleuse des gitans. Yannick profite des talents musicaux de Ratcho sur son synthe de fortune, pour initier une jam session post étape.

Les cigognes doivent connaître les frontières. Elles ne font pas leur nid en Serbie, mais ici, sur les poteaux a plate-forme des villages. Dans le Pirin, la chaîne de montagne ou nous nous trouvons, nous avons recense cinq nids pour un bled. On les observe, ces grands oiseaux de compagnie. Les oisillons ont grandi, ils ne laissent plus de place pour les parents au nid. Bientôt, ils prendront des cours d’envol -il doit y en avoir qui se ratent parfois de ces 6 metres de haut. Et parait-il, a la saison des migrations, le ciel se couvre de cigognes, éclipse de passage qui marque la fin de la saison chaude pour un hiver bien froid.

L’économie jardinière, l’élevage d’une vache et de quelques poules, pourquoi pas d’un porc permettent de faire vivre les familles toute l’annee (y compris les enfants qui se retrouvent en ville, en HLM). Le jardin d’agrément n’existe pratiquement pas, le potager prime, tomates,petits oignons blancs, courgettes, haricots pour le passoul, quelques salades, beaucoup de persil et un peu d’anis. On fait des conserves, car en hiver, rien ne pousse sous la neige, les vitamines sont bien rares. On nous sert des beignets de pain, au petit-dej, et le soir des oeufs, sous forme d’omelette aux oignons, du jus de concombre a l’anis, au mieux des préparations de l’été dernier a base de tomates, occasionnellement du poulet aux patates et du fromage, toujours un peu le même a mi-chemin de la feta et du fromage frais. (Mais jamais de pâtes, comme quoi, leur internationalité est limitée). On attend avec hâte de voir poindre les premiers légumes murs, tellement l’hiver fut depourvu de vitamines. Impatients, les bulgares comme les Kosovars, mangent les prunes vertes comme des bonbons.

Dans ce pays survivant du communisme et  sans emploi, nous sommes choqués de l arrivée du capitalisme et de ces pubs manipulatrices et répétitives sur la route qui nous mène vers la station de ski de Bansko. On y vante les qualités d’hôtels 4 etoiles, que seuls de riches européens peuvent s’offrir, un club de golf ultra chic, des publicités pour des marques de vêtement de friqués… d’ailleurs, la route est fréquentée par de belles voitures neuves, voire des 4×4 de pacotille pour les nouveaux riches locaux. Vie facile de consommateurs, offense sans nom pour les gens de tradition du cru qui vivent avec les moyens du bord, estime-t-on. A Bansko, jolie ville ancienne tout n’a pas ete corrompu. Partis pour planter la tente, nous sommes invites par un couple a dormir dans l’espace hôtel de leur maison a titre d’amis. Un geste bien rare pour des commerciaux de l’hôtellerie qui nous fait d’autant plus plaisir.

Les mamies du Pirin nous réjouissent de leurs pantalons bouffants et de toutes ces couleurs vives reparties anarchiquement sur leurs chemises et foulards. Le travail des champs, en action a cette époque, sous un soleil de plomb, a du faire vieillir prématurément cette femme de 55 ans qui en parait 70. A l’ombre des vignes a rakia -l’alcool fort local, organise en treillis au dessus des têtes, on se retrouve pour une pause café, a l’abri de l’été. Ide bre, comme on dit par ici, nous nous apprêtons aujourd’hui a passer le col qui nous sépare de la frontière grecque, destination Drama et Xianti, toujours dans les montagnes ou l’on peut encore respirer.

Un mot subsidiaire santé, Yannick fait pâlir les chapes de beton avec ses maux de tête. Une main masseuse et quelques siestes en sont finalement venu a bout. Heureusement aussi, que cet hôte nous dorlote d’une passoire de fraise pres du lit, c’est que lui aussi a faillit comme nos belges de l autre jour, passer par le petit trou de la serrure, alors il sait recuperer les bonnes choses de la vie.

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Quitter Sarajevo ne fut pas une mince affaire. Nous commencions à nous implanter la/bas, fréquenter de bons amis assidûment, avoir nos habitudes…

Epreuve de détachement, il a fallu dire au revoir aux Mesbah, qui nous ont beaucoup apporte en matière de développement sprirituel ainsi qu-a Sebastien, Dede et leurs enfants , que nous avions aussi adopte comme notre famille. Les discussions, dans le cadre des expatriés français étaient fort intéressantes et allaient bon train. A signaler, ce travail a La Croix Rouge, de visites dans les prisons pour éviter aux criminels de guerre de se voir leurs droits usurpés. Les prisons bosniennes tiennent bien mieux la route que les françaises, encore imprégnées du régime de Tito. Elles s-auto suffisent, en produisant la, de l alcool fort local, ailleurs un atelier de serrurerie, ça nous fait bien rigoler. Chacune ont leurs propres terres a gérer, sans que l-etat n-aient a subvenir a leurs besoins. Les prisonniers ne sont donc pas enfermés dans des murs et une cour de bitume de 20 m carres. La reinsertion en est facilite.

Quittant Sarajevo par la route de Pale, il nous faut affronter un passage obscur, un tunnel a une voie, sans lumière, sur 500 metres, qui est assez fréquenté. Autant vous dire que le noir d-un tunnel est vraiment sans espoir, fait perdre tout repère comme dans l- immensite de l univers ou les fonds sous/marins, c est l abolition de l espace et du temps. Il faut maîtriser son étouffement, sa claustrophobie, sa crainte de ne jamais revoir le jour. Ce tunnel a ceci de particulier qu il sépare une ville SErbe orthodoxe d-une ville musulmane, petit îlot en pleine Republika Srbska. Nous sommes encore en Bosnie, les habitant ont ete profondément marques par la guerre des années 1990, une guerre immonde, ou le voisin serbe était l ennemi du bosniaque musulman. Ou, sur les hauteurs des villes, construites dans des canyons, des snipers tiraient sur hommes, femmes, enfants, qui pour beaucoup furent contraints de vivre enfermés durant 3,4 annees de siège. Qui n-a pas perdu un frère, une mère, un fils dans ce carnage. A Paca ou nous dormons ce soir la, ce sont des quinquagénaires, sexagénaires, qui se détruisent a coup de Pivo et de Raiki (bière et alcool fort local) pour oublier l-insupportable. Ces générations semblent revenir du fond de l-horreur.

13 tunnels noirs nous attendent encore. La route que nous croyions asphaltée ne l-est plus. A sa place, une ancienne voie ferrée, chemin de terre et de pierre dans le fond d un canyon encore mine. L alternative est une route très raide dans les montagnes, et les jarrets n en veulent plus.  Certains tunnels ressemblent à de grands tubes digestifs, humides, glaciaux, au sol irrégulier dont il faut se préoccuper. Il n est pas question de se fouler un pied dans ces tréfonds obscurs. A 200/300 metres de longueur nous ne voyons pas le bout, le jour salvateur. Notre seul repère spatial, la lumière de la lampe frontale, notre meilleure ressource, parler, s encourager, chanter, entendre nos voix rassurantes.  Finalement, on s-habitue. Petit a petit, combattant mes peurs, la curiosité prend le dessus, l observation de soi dans un milieu si surprenant.  Apres encore une dizaine de tunnels, sur de la route asphaltée, une sensation de bien être apparaît presque. Le changement de température devient l élément le plus pénible, par contraste avec la chaleur extérieure, maux de gorges au programme.

A l école voisine de Rudo, dans la nature junglesque des bords de la Lim, nous partageons deux nuits avec Madame la professeur, Radmila. Une résistante aux forces Serbes qui contraignirent sa famille /SErbe/ a aller dépecer le voisin. Pas facile de jouer un double rôle, de faire semblant d être du cote des exterminateurs et des exterminés. Ecoeurée par les deviances religieuses (qui sont, dans cette guerre melees a des expansions de territoire), elle affirme avec fierte, son athéisme, chose rare dans cette région. Pour autant, elle se montre très intéressée et ouverte a la religion Baha-ie dont je lui touche quelques mots. Contrairement aux laïcs français très réactifs a toute conversation sur ce sujet. Radmila arrive a conserver un esprit rayonnant et joyeux, tout en consommant quantités de cigarettes. Elle est aux petits soins avec nous… Nous rendons visites a ces trois petites élèves, rien a voir avec ces classes bien garnies de 30 ouailles sous Tito. Avec les fermetures des industries communistes (production de voitures, equipementiers), les habitants ont déserté les lieux. Petite séance d- echauffement avec elles, et puis nous repartons, contents d-avoir vu enfin une école de campagne en fonction.

Nous voila enfin chez ces Serbes à la réputation affreuse. Tout le monde nous salue, nous interpelle, heureux de rencontrer des étrangers encore plus qu- ailleurs. Nous rencontrons bien un lycéen ouvertement raciste envers les Albanais, mais sinon des habitants tranquilles à l-air pacifiste. Quelque chose n-est pas très clair… la famille chez qui nous logeons, veut a tout prix que nous evitions Sjenica, ville d-ou je vous ecris, parce qu elle est peuplée de musulmans peu accueillants. Pour ne pas les braquer, j-explique a l-aine, par ailleurs charmant, qu-il y a des gens sympas partout. Il semble que les musulmans soient assimiles aux envahisseurs turcs de jadis, dans l esprit des Serbes. Dans ce cas, ils ont du se sentir en légitime défense de les chasser hors de ce qu-ils consideraient être leur territoire, la Grande Serbie. Yannick croule sous les demandes du père et du fils aine, qui rêvent de venir travailler en France. Quels salaires pour travailler dans l agriculture, chez Renault…? Quels emplois peuvent/ils trouver… Leur qualité de vie est des meilleures, en tous cas en cette saison. Ils travaillent a leur rythme dans la ferme familiale, sans s imposer de folles cadences, ils vivent ensembles de manière très équilibrée, ils mangent bien, ont 3 maisons, que cherchent/ils en France ? Leur rêve, le pouvoir d achat, la consommation,  a laquelle nous essayons de résister, mais qu eux ne connaissent pas encore. Et vu le peu de cas fait du traitement des déchets, tant mieux pour la nature !

Cette nuit fut vraiment cocasse. Une famille de furieux, qui se hurlent dessus pour communiquer quand ils ne rigolent pas a grosses vagues, n ont pas digere notre statut de mumak et tsura (de copains/copines non maries). Ils ont dormi avec nous dans le salon, la tele allumée, et nous les suspectons de nous avoir chaperonnes. A première vue rien de bien méchant, pourtant, ils nous volèrent notre liberté a s immiscer dans notre vie prive sans aucun droit. La prochaine fois, si nous voulons la conserver, il nous faudra adapter notre réalité a la leur.

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Crna gora, Les Montagnes Noires, Montenegro.Un mur de hautes montagnes arides, qui semblent infranchissables, dominent le port de Bar par ou nous arrivons, un matin pluvieux de mars. Premiere etape, 700 m de deniveles par le col de Suterman, presque un sommet. Le lendemain matin, sortis de notre domicile nocturne nous admirons les motagnes toutes blanches de neige vetues, a perte de vue. Descendant sur le grand lac interieur, paradis des oiseaux et des amoureux de la nature, nous retrouvons le doux climat Mediterraneen dans les inondations de Rjeka Crnvica…Pour mieux se retrouver dans la tempete de neige entre Cetinje et Kotor. La population Montenegrine est partagee entre ces hautes montagnes au climat rude et les abords du golfe de Kotor, de l’Adriatique et du lac ou la vie y est bien plus facile.

A Bar, un groupe d’evangelistes franco-americano- germanique nous hebergent une nuit. Bien que nous ne partageions pas les memes croyances, nous sommes convies a leur reunion, leur eglise qui a lieu dans une piece de la maison (pour eux, comme pour les premiers Chretiens, l’eglise est constituee par la seule reunion des croyants, il n’y a donc pas de lieu de culte particulier). Cette rencontre occasione  des discussions interessantes sur la religion. En France, nous sommes laics, idee tellement insoupconnable par la grande majorite des habitants de la planete qui chretiens, musulmans, juifs ou bouddhistes n’envisagent pas l’atheisme. Lors de cette petite messe improvisee, les participants rayonnent d’energie positive (comme dans les autres moments vecus ensembles), chantent en choeur, travaillent ensembles sur le developpement de soi (sur quel point faible a-t-on  progresse). Les paroles des chansons sur Jesus dont il faut aimer le sang, sont a dix mille lieux de nous toucher (fanatisme pour moi). Mais la qualite de leurs echanges, de leur communication, la sincerite de leur croyance est si belle ! L’energie positive qu’ils degagent en est tellement accrue ! Cela me semble, apres cette rencontre, celle de nos Lithuaniens pratiquant la meditation Vipassana et d’autres, indispensable d’avoir une spiritualite pour etreindre la profondeur de la vie. Nous deplorons aussi le manque de structures laiques permettant des regroupements de gens pour s’entraider a « grandir » et pour consacrer un temps de paroles ensembles comme moyen d’apprentissage collectif pour surmonter les difficultes de la vie. Cela semble manquer cruellement en France par rapport aux Pouilles catholiques, a ces evangelistes ou a la tradition orthodoxe Montenegrine, tres ancienne, qui promeut le respect de l’autre. En France, on est bien trop dans notre coin selon les lois de l’individualisme, que chacun se debrouille comme il peut et tant pis si certains sont largues. Dans une societe croyante, personne n’est delaisse, qu’il soit fou ou simplet, l’Homme a toujours sa place dans la communaute.

Ces evangelistes sont venus a Bar pour clamer leur amour de Jesus aux habitants, sans chercher particulierement a les convertir, nous expliquent-ils. (Il faut reconnaitre que nous n’avons pas ete victimes de proselytisme, bien que tous ces moments de priere ne soient pas sans destabiliser quelqu’un d’un peu perdu). A Bar, le voisinage est dechire par l’appartenance religieuse. Un musulman n’adresse pas la parole a son voisin catholique ou vice versa et l’indifference ou la haine de l’autre s’entretiennent savamment a travers l’influence familiale, jusque dans l’ecole. (suite…)

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Beaucoup de gens nous encouragent pour ce voyage, mais…le travail, nous disent-ils est une valeur importante, aussi. Ne serions nous pas un peu profiteurs…

Sans la société,  nous ne pourrions effectivement pas entreprendre un tel périple. Nous sommes accueillis avec chaleur dans bien des endroits pour planter  la tente dans les propriétés privées (trés privées en Italie où TOUT est cloturé !). Nos hotes nous invitent bien souvent à partager leurs repas, ou si ce n’est le cas, nous gatent de confitures maisons, oeufs, fromages, pains qui nous permettent de bien nous nourrir pour poursuivre notre route.

Mais en contrepartie dans chaque foyer où nous nous arretons nous jouons un role social important. Pour les familles déchirées ou en difficultés familiales, nous faisons offices de bols d’air. Nombreuses sont ces personnes qui ont oubliées la beauté, la poésie du monde, qui se trouvent isolées dans leurs problèmes (retraités seuls, familles avec enfants handicapés, familles trop absorbées dans le travail…) et qui sont très heureux de notre visite. Pour d’autres, nous permettons une ouverture d’esprit, un échange culturel riche (ceux désabusés politiquement ou les intellectuels cherchant à vivre différemment). Pour chaque personne que nous rencontrons, un échange a lieu en concentré. Nous sommes sources de réflexions pour les uns et les autres, nous aidant à grandir ensembles. Ce role social de « voyageur ouvert » contribue à faire évoluer le monde.

Le travail, si il est nécessaire pour vivre, ne possède pas toujours des valeurs humaines si importantes. Etre consciencieux dans son emploi est bien beau, mais pour quelles raisons ? Ceci est une question forum pour laquelle vous etes convié à participer. Consacrer sa vie à produire des sacs plastiques polluants, des pesticides, de la consommation à outrance, n’est-il pas nocif à la société ? Produire des pièces d’art sans consistances, à la mode ou des discours politiques creux vaut-il  la peine ? Beaucoup de gens déplorent que nous laissions le travail derrière nous pour apprendre à mieux se connaitre et à mieux connaitre le monde, car le travail est une valeur supreme dans notre société, mais est-il juste qu’il occupasse en bloc cette grande place ? En regard de notre démarche n’hésitez pas à vous exprimer sur ce blog.  (suite…)

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Syracuse ville carrefour

De Modica à Buscemi, la partie orientale de la Sicile couverte de murets gris apparait comme un clin d’oeil à sa  lointaine cousine insulaire : l’Irlande. Un véritable défi pour ces générations passées à se battre contre la pierre pour trouver un bout de terre, qui d’ailleurs aujourd’hui est totalement inexploitée. Ces amas de gris sur fond vert, dans le temps sombre et tempeteux d’hiver, ouvrent une porte sur un monde mystérieux où la nature a repris le dessus sur l’Homme, en témoignent ces petits hameaux dont il ne reste que des ruines. (suite…)

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Entraînés dans des pérégrinations riches en rebondissements, nous avons posés pieds à terres à La Bonne Heure, havre de paix et d’improvisations collectives où il fait bon se reposer dans une vraie literie douce et moelleuse.
Petit résumé de ces dernières semaines :
A Cusset près Vichy, il n’a pas été évident de quitter le chaleureux cocon familial plein des douceurs de tante Solange, l’univers timbré énergique du tonton philatéliste et des bricolages électriques et ioniques du cousin Emilien, corrigé de temps à autre par la khâgneuse cousine Valérie dans ses dérapages de l’usage de la langue française.  C’est le coeur déchiré mais ouvert à toutes les aventures, que nous sommes partis à la conquête des côtes du MC (Massif Central).
Quelques temps plus tard, nos roues nous conduisent dans le Gouffre de l’Enfer des anciennes industries coutelières de Thiers, où dans le délabrement des bâtiments s’installe une jungle verte du meilleur effet. La population locale est pour une grande part d’origine turque et maghrébine, qui ont forgé le métal sur plusieurs générations ; rencontre surprenante dans le centre de la France, où le néant semblait aller de soi. (suite…)

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