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Archive for Mai 2010

En Bulgarie, presque la meme langue que chez les Serbes avec un accent different. Demain, sutra se dit utra ; les petits-enfants unuka, se dit unuchka et merci,khvala se dit  merci, comme en francais.

On nous laisse enfin faire la vaisselle sans se sentir offense. Le yaourt n a rien de plus que chez les voisins.

Notre itineraire sera cet aprem, Pernik puis, cap vers le sud, les montagnes, le nord de la grece pour Istanbul en juillet. Nous verrons bien si la-bas nous trouverons un poste interessant de volontaire international ou si nous mettrons le cap vers l Egypte pour y passer l hiver.

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A la frontière le douanier Serbe, a qui nous demandons la poubelle, nous dit d aller jeter nos déchets chez les voisins. Il y en a plein les cascades et les rivières, des déchets. Pas de traitement d’ordures dans les Balkans, au mieux, on les brûle ou sinon la décharge est la nature, sans distinction.

Des français militaires de la KFOR, les forces européennes font le guet dans leur tank a une encablee du poste frontière. Ils le protège, car un mois plus tôt, il s est fait attaque par des Serbes ou des Albanais, un coup les uns un coup les autres, sans logique particuliere.

Cette rencontre défait bien des clichés. Les soldats sont vraiment très sympathiques, et tous, nous sommes heureux de rencontrer d’autres français. Ils se font photographies avec nous, le comble, nous considérant comme des héros, alors que d habitude c est auprès d eux qu on se fait portaitise. Sur ces entrefaites, trois officiers arrivent et nous invitent au resto. Quelle déférence ils ont envers nous, nous en sommes ébahis ! Ils font preuve d un immense respect et d une admiration sans borne pour notre quête. Nous expliquant qu à l armée, ce n est pas si sportif que cela. Ils nous délivrent d intéressantes informations sur le Kosovo, sur les Albanais qui les retiennent, pour faire marcher l économie. Le Kosovo est la région la plus pauvre des Balkans. La moyenne est de 7 enfants par famille, et il n y a pas d emploi. Les militaires recrutent des femmes de ménages, blanchisseurs, magasiniers… qui sont payes 500 euros par mois contre 150 normalement. Une femme de ménage a dit a l un d entre eux, nous ne vous laisserons pas partir, les français. Si il en est question nous ferons une émeute -probablement contre les Serbes- une ou deux personnes seront tuées et vous resterez, c est tout. Quand on a pas de quoi vivre, on est prêt a tout !

Nous dormons dans un local billard abandonne devant une école. Une fourmiliere d enfants nous observe de la fenêtre, comme dans un zoo. Au cas par cas, ils sont bien sympathiques, ces petits. Dans la maison qui nous accueille, il y a 5 freres et une soeur, très jolie jeune fille de 16 ans, esclave aux fourneaux, toujours debout, prête a servir. Nous ne pouvons pas l aider, sinon le reste de la fratrie est scandalise -mais tous ont beaucoup de respect et d amitie pour leur soeur. Dans une autre famille, nous rencontrons des émigrants kosovars après un passage en Allemagne. Eux, ont decide de ne faire que deux enfants, avec le réalisme d un petit salaire. Plus loin, nous rencontrons 4 garcons pétris de clichés sur les Serbes, tous mauvais -le Kosovo était une région Serbe, les albanais s y sont installes petit a petit, l armee serbe est intervenue, voila la guerre- ils sont surpris d apprendre qu il y a aussi des musulmans chez les Serbes. Nous espérons contribues a libérer leurs esprits.

Nos derniers hôtes deviennent distants des que nous leurs confions nos intentions de passer la frontière au-dela de chez eux. Il n y a pas de poste frontière, nous disent-ils. Tant pis, nous n’avons pas fait tout ces kilomètres pour rien, nous continuerons cette route indiquée sur la carte. Mais nous n y allons jamais, insitent-ils, les militaires n y vont jamais, c est un no man s land ou vous risquez de vous faire piller par des brigands Serbes. Impressiones, mais habitués aux préjugés, nous irons. Mais la police va vous arrêter, celle de Serbie, rencherissent-ils. Nous leur montrons nos passeports au tampon serbe. Celle du Kosovo alors. Tout cela est plein de contradiction. Nous les quittons, eux sont apeurés et nous font écrire un mot pour justifier notre présence chez eux, tel jour, a telle heure avec nos adresses et numéros de tel respectifs. Nous avançons dans le chemin sur nos gardes. D autres Albanais n ont pas l air effraye du tout, cela dépend de l interlocuteur et de son traumatisme de guerre. Dans les bois, points de bandits, mais un chemin qui se rétrécit, qui se cailloute et qui monte raide. Il nous faut pousser les montures a force d épaule. Plus loin, nous perdons la trace du chemin, dans la montagne au milieu de nulle part. Le village qui nous domine est complètement abandonne. Seules traces, des sabots de vaches dans la boue. Nous nous enlisons a leur recherche sans succès. Apres repérages en altitude, nous optons pour la solution coupage a travers champs. Au bout d un moment nous retrouvons le chemin. Plus loin encore, une maison, avec, nous sommes sauves, un porc ! nous ne sommes plus au Kosovo Musulman, mais bel et bien chez les Serbes. La mamie qui nous accueille parle parfairtement Serbe et nous indique la route vers notre ville cible.

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Le Sandjak, en pleine Serbie orthodoxe, dans les montagnes de Sjenica a Novi Pazar regorge de mosquées.  A Novi Pazar, Ludmila, professeur de français et interprète regrette amèrement le temps où tous étaient semblables. Les Musulmans d’aujourd’hui voilent de plus en plus leurs femmes, certains croyants  disent même que des extrémistes venus d’ailleurs sont payés pour donner l’exemple de la longue barbe et de l épouse modèle la plus voilée possible. Ici, les Serbes orthodoxes ne représentent que 20 % de la population et déplorent l’enfermement de l’Islam. Ils ignorent que dans le Sandjak reculé des montagnes, d’autres orthodoxes construisent des églises neuves pour faire force de revendication du territoire. Pourtant, dans les villages, on prétend vivre en harmonie avec les différentes pratiques, dans une grande tolérance,  sans que cela ne pose problème. Il est vrai que les habitants sont situés dans les anciennes colonies turques,  5 siècles de domination qui ne furent pas sans laisser de traces. Elmaza, petite dame bossue de 80 ans est allée 10 fois a Istanbul rendre visite a ses frères et soeurs qui y ont élu domiciles. Les échanges avec la Turquie sont encore actuellement bien réels, ne serait-ce que par les possibilités de tourisme grâce au coût de la vie bien moins élevé de l’autre cote du Bosphore.

Nous aimerions dire aux orthodoxes, peu importe que leur voisin soient musulmans ou non, ce sont des gens de valeurs, comme eux, ils partagent les mêmes terres, alors pourquoi chercher la petite bête ?

Loin des barbus et des supers voilées, même rares en ville, l’islam de la campagne est pratiquée de manière très discrète au sein des foyers, ne pouvant-etre par conséquent sujet aux préjugés de certains Serbes.

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Attention, suivez-bien…

Dans les Balkans, quelqu’un qui se dit croate est catholique… Un Serbe est orthodoxe, d’ailleurs l’église serbe domine le Montenegro a l’orthodoxie différente. Les Bosniaques sont des musulmans, contrairement aux Bosniens, terme générique pour parler des habitants de Bosnie… qui comptent aussi de nombreux Serbes et Croates. Il y a d’autres musulmans, les Albanais, qui se disent descendants des Illyriens (un des premiers peuples occupant la region)  pas comme les Bosniaques qui ont ete converti sous l’occupation turque.

Les habitants les plus lucides affirment qu’ils sont tous Yougoslaves. La population est tellement mélangée, qu’en Bosnie, nous avons rencontre une grande majorité de Serbes, en Republika Srbska, et qu’en Serbie, nous évoluons en territoire musulman, le Sandjak.

Les Croates qui revendiquent particulierement leur autonomie ne veulent en auncun cas être assimiles à cette salade yougoslave. Leur économie est bien plus developpee, et leur histoire tournée vers l’Occident, Venise, les échanges marchands et l’industrialisation. Pour Neven, Croate de Dubrovnik, les Musulmans ne connaissent pas le progrès. Progrès économique s’entend, mais a voir  a Dubrovnik comment il pervertit les valeurs humaines pour le toujours-plus-matérialiste, ils devraient sans doute se ressourcer de sagesse orientale.

Apres 4 ans de guerre civile sous prétexte de querelles religieuses, ou tous se sont attaques les uns, les autres et ont perdu des leurs, on se demande, a travers le témoignage de nos hôtes, s’il n’y a pas eu une grande incompréhension de la situation. Un mélange entre l’extremisme religieux et l’expansion territoriale Serbe, ou finalement tous ont ete et sont encore manipules par les politiques, entretenant des nationalismes deplaces. Encore aujourd’hui les uns ne savent pas quoi penser des autres, ils prennent ce qu’on veut bien leur en dire et pensent le voisin dans un trouble apparemment irresolvable.

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Quitter Sarajevo ne fut pas une mince affaire. Nous commencions à nous implanter la/bas, fréquenter de bons amis assidûment, avoir nos habitudes…

Epreuve de détachement, il a fallu dire au revoir aux Mesbah, qui nous ont beaucoup apporte en matière de développement sprirituel ainsi qu-a Sebastien, Dede et leurs enfants , que nous avions aussi adopte comme notre famille. Les discussions, dans le cadre des expatriés français étaient fort intéressantes et allaient bon train. A signaler, ce travail a La Croix Rouge, de visites dans les prisons pour éviter aux criminels de guerre de se voir leurs droits usurpés. Les prisons bosniennes tiennent bien mieux la route que les françaises, encore imprégnées du régime de Tito. Elles s-auto suffisent, en produisant la, de l alcool fort local, ailleurs un atelier de serrurerie, ça nous fait bien rigoler. Chacune ont leurs propres terres a gérer, sans que l-etat n-aient a subvenir a leurs besoins. Les prisonniers ne sont donc pas enfermés dans des murs et une cour de bitume de 20 m carres. La reinsertion en est facilite.

Quittant Sarajevo par la route de Pale, il nous faut affronter un passage obscur, un tunnel a une voie, sans lumière, sur 500 metres, qui est assez fréquenté. Autant vous dire que le noir d-un tunnel est vraiment sans espoir, fait perdre tout repère comme dans l- immensite de l univers ou les fonds sous/marins, c est l abolition de l espace et du temps. Il faut maîtriser son étouffement, sa claustrophobie, sa crainte de ne jamais revoir le jour. Ce tunnel a ceci de particulier qu il sépare une ville SErbe orthodoxe d-une ville musulmane, petit îlot en pleine Republika Srbska. Nous sommes encore en Bosnie, les habitant ont ete profondément marques par la guerre des années 1990, une guerre immonde, ou le voisin serbe était l ennemi du bosniaque musulman. Ou, sur les hauteurs des villes, construites dans des canyons, des snipers tiraient sur hommes, femmes, enfants, qui pour beaucoup furent contraints de vivre enfermés durant 3,4 annees de siège. Qui n-a pas perdu un frère, une mère, un fils dans ce carnage. A Paca ou nous dormons ce soir la, ce sont des quinquagénaires, sexagénaires, qui se détruisent a coup de Pivo et de Raiki (bière et alcool fort local) pour oublier l-insupportable. Ces générations semblent revenir du fond de l-horreur.

13 tunnels noirs nous attendent encore. La route que nous croyions asphaltée ne l-est plus. A sa place, une ancienne voie ferrée, chemin de terre et de pierre dans le fond d un canyon encore mine. L alternative est une route très raide dans les montagnes, et les jarrets n en veulent plus.  Certains tunnels ressemblent à de grands tubes digestifs, humides, glaciaux, au sol irrégulier dont il faut se préoccuper. Il n est pas question de se fouler un pied dans ces tréfonds obscurs. A 200/300 metres de longueur nous ne voyons pas le bout, le jour salvateur. Notre seul repère spatial, la lumière de la lampe frontale, notre meilleure ressource, parler, s encourager, chanter, entendre nos voix rassurantes.  Finalement, on s-habitue. Petit a petit, combattant mes peurs, la curiosité prend le dessus, l observation de soi dans un milieu si surprenant.  Apres encore une dizaine de tunnels, sur de la route asphaltée, une sensation de bien être apparaît presque. Le changement de température devient l élément le plus pénible, par contraste avec la chaleur extérieure, maux de gorges au programme.

A l école voisine de Rudo, dans la nature junglesque des bords de la Lim, nous partageons deux nuits avec Madame la professeur, Radmila. Une résistante aux forces Serbes qui contraignirent sa famille /SErbe/ a aller dépecer le voisin. Pas facile de jouer un double rôle, de faire semblant d être du cote des exterminateurs et des exterminés. Ecoeurée par les deviances religieuses (qui sont, dans cette guerre melees a des expansions de territoire), elle affirme avec fierte, son athéisme, chose rare dans cette région. Pour autant, elle se montre très intéressée et ouverte a la religion Baha-ie dont je lui touche quelques mots. Contrairement aux laïcs français très réactifs a toute conversation sur ce sujet. Radmila arrive a conserver un esprit rayonnant et joyeux, tout en consommant quantités de cigarettes. Elle est aux petits soins avec nous… Nous rendons visites a ces trois petites élèves, rien a voir avec ces classes bien garnies de 30 ouailles sous Tito. Avec les fermetures des industries communistes (production de voitures, equipementiers), les habitants ont déserté les lieux. Petite séance d- echauffement avec elles, et puis nous repartons, contents d-avoir vu enfin une école de campagne en fonction.

Nous voila enfin chez ces Serbes à la réputation affreuse. Tout le monde nous salue, nous interpelle, heureux de rencontrer des étrangers encore plus qu- ailleurs. Nous rencontrons bien un lycéen ouvertement raciste envers les Albanais, mais sinon des habitants tranquilles à l-air pacifiste. Quelque chose n-est pas très clair… la famille chez qui nous logeons, veut a tout prix que nous evitions Sjenica, ville d-ou je vous ecris, parce qu elle est peuplée de musulmans peu accueillants. Pour ne pas les braquer, j-explique a l-aine, par ailleurs charmant, qu-il y a des gens sympas partout. Il semble que les musulmans soient assimiles aux envahisseurs turcs de jadis, dans l esprit des Serbes. Dans ce cas, ils ont du se sentir en légitime défense de les chasser hors de ce qu-ils consideraient être leur territoire, la Grande Serbie. Yannick croule sous les demandes du père et du fils aine, qui rêvent de venir travailler en France. Quels salaires pour travailler dans l agriculture, chez Renault…? Quels emplois peuvent/ils trouver… Leur qualité de vie est des meilleures, en tous cas en cette saison. Ils travaillent a leur rythme dans la ferme familiale, sans s imposer de folles cadences, ils vivent ensembles de manière très équilibrée, ils mangent bien, ont 3 maisons, que cherchent/ils en France ? Leur rêve, le pouvoir d achat, la consommation,  a laquelle nous essayons de résister, mais qu eux ne connaissent pas encore. Et vu le peu de cas fait du traitement des déchets, tant mieux pour la nature !

Cette nuit fut vraiment cocasse. Une famille de furieux, qui se hurlent dessus pour communiquer quand ils ne rigolent pas a grosses vagues, n ont pas digere notre statut de mumak et tsura (de copains/copines non maries). Ils ont dormi avec nous dans le salon, la tele allumée, et nous les suspectons de nous avoir chaperonnes. A première vue rien de bien méchant, pourtant, ils nous volèrent notre liberté a s immiscer dans notre vie prive sans aucun droit. La prochaine fois, si nous voulons la conserver, il nous faudra adapter notre réalité a la leur.

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