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Posts Tagged ‘hospitalité’

Vous pouvez enfin lire Yannick en cliquant sur le lien « un désir de géographie » a droite de la page principale…

Enjoy !

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Hey good news !

Le Vali (c est le gouverneur), notre voisin nous a offert deux beaux vélos ! Pourquoi ?… Yannick a passe la journée -avec Mehmet qui a ferme sa boutique de chaussures expres pour lui venir en aide- dans son bureau a lui faire les yeux doux -ainsi qu a tous ses subordonnés jusqu a ce que le garde du corps du Vali l emmène porte feuille en main faire des emplettes…

On cherche toujours NOS véritables vélos. Notre ami Mendi contacte ses amis voleurs pro a Urfa, qui sont vraiment désolés de n avoir que des motorbikes a nous rendre. Au cas on remettrai la main dessus, nous offririons bien entendu nos  nouveaux velos a nos amis- apres leur avoir appris a s en servir.

Nous partons à Istanbul pour 10 jours de méditation Vipassana, lever a 4h, journées consacrées entièrement a la méditation dans le silence. Le meilleur moyen pour s affronter et découvrir nos richesses intérieures…on vous racontera après.

A bientôt.

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Voilà un mois et demi que nous sommes bien installés à Urfa. Nous habitons au-dessus de l’école de langue dans laquelle nous travaillons avec « face to face », un CD-Rom pour apprendre l’anglais, complet avec notions de culture insérant le turc dans la société individualiste et capitaliste anglaise – sujets de type speed-dating, les transports pour se rendre au boulot…- où l’on peut répéter pour prendre le bon accent anglais, pas celui français ni celui turc -qui passe pourtant trés bien. Yannick donne également des cours privés de français et d’italien pour débutants. On aime enseigner les langues, surtout dans ce cadre-ci, avec des étudiants trés intéressés qui nous appellent teacher par déférence, comme l’on dit Hocam (Odjam, Maitre) à quelqu’un  de son entourage ou d’inconnu à qui l’on adresse une question, que l’on respecte. Certaines élèves nous cuisinent despetits plats en remerciement. Nous logeons dans ce grand bâtiment tout en marbre, face au Vali, le gouverneur, tout a côté d’un grand parc vert -au milieu du paysage désertique, c’est un miracle. Des invités passent régulièrement diner, on joue de la musique, on mange bien et pas trop épicé dans la mesure du possible pour ne pas continuer  à déglinguer nos estomacs.

Les élèves sont bien contents de nous avoir plutôt qu’un prof de grammaire turc qui ne parle pas anglais rencontre, de plus un étranger par ici, ça ne court pas les rues, si bien que nous connaitre suscite un empressement incroyable (eh oui, nous sommes submergés parfois, par tous ces gens qui nous interpellent dans la rue).

Yannick consacre ses matinées à l’apprentissage de l’arabe, chez Mehmet, qui envisage désormais de partir en auto-stop à travers l’Europe, depuis qu’il a rencontré nos deux grands amis suédois, voyageurs eux aussi. İl regrette que son enseignement de l’anglais à nos amis d’Urfa ait été dénigré par Halil Hoca, professeur quinqua dévorant les frigos de ses élèves à grands coups de mâchoires pour combattre son diabète – un diabétique ne doit pas avoir faim, ok ! dit-il pour toute explication-. Lui ne jure que par la grammaire et les a ainsi découragés d’améliorer leur langue d’une autre manière. Pourtant un cours de partique d’anglais avec Yannick ne lui ferait pas de mal. Lui qui croit que « no woman, no cry » signifie que sans femmes on ne pleure pas. 

Tout va bien sauf que, comme tous les apprentis boss de la ville, qui se prélassent dans leurs bureaux en cuir pour se donner des airs d’importance, le notre ne sait pas comment mener son affaire et l’a conduite à la faillite. İl ne prend pas la mesure de ses responsabilités, qu’il croit équivalentes à ses partenaires investisseurs. Un jour, seulement, il a distribué des flyers dans le parc, démarcher des institutions ou des entreprises pour trouver des élèves ne lui était pas venu à l’esprit. İl compose des classes d’élèves mal assorties, dans des niveaux inégaux ou me sollicite, en tant que seule et unique prof d’anglais, pour un ou deux élèves au lieu d’organiser des groupes de 20. İl est bien gentil, mais il nous avait promis notre salaire avant de partir pour Ankara pour la fête de l’aid el Kebir (Kurban, en turc) et finalement nous n’avons pas eu de ses nouvelles, malgré notre insistance pour n’en avoir ne serait-ce, qu’une petite partie, s’il n’a pas les moyens de me payer plus maintenant.

Les boss d’Urfa sont pleins d’abbérations. Celui du dessous, qui tient le magasin de fleurs, a investi dans trois caméras inutiles et les visionne chaque soir pour vérifier que l’employé a fait du bon boulot. İl cherche a instaurer avec lui un rapport de hierarchie ridicule, qui a l’air de créer une mauvaise ambiance au travail. Bien qu’il soit déjà marié et qu’il ait l’air perdu avec lui-même, il nous a confié être en quête d’une 2e femme. La polygamie n’est pourtant plus bien vue par ici.

Notre patissier quant à lui, contraint son fils a travailler la nuit. La ville d’ici n’est pas plus grande que le Mans et nous ne sommes pas dans le centre ville, alors pourquoi ouvrir la nuit ?

İl est difficile de travailler avec ces gens, qui n’ont pas les pieds sur terre bien qu’ils aient le budget. Quelques fois on rêve de monter notre propre école qui marcherait du tonnerre… Notre ami Mendi en rêve aussi. İl attend de son frère, parrain de la mafia a İstanbul, une jolie somme contrefaite. İl ne se rend pas compte de ce que signifie accepter cet argent…

Alors notre école ferme, on ne sait pas quand, tout est forcément imprécis et imprévisible, un jour on va nous déporter dans un notre quartier, pour un mois peut-être, le temps que les élèves finissent leurs cours avec moi. Ou peut-être Muhittin, notre patron va-t-il décider de se relancer dans une affaire, seul ,avec nous, mais il hésite encore.

La seule chose concrète c’est le vol, la nuit précédente de nos vélos. Aussi surprenant que cela soit, bien rangés qu’ils étaient derrière un haut portail noir et juste en face de la maison du gouverneur, gardée jour et nuit par des policiers en faction. On est dégouté, c’est sûr. De traverser la Turquie, on trouvait vraiment que le risque de vol était minime dans ce pays, puisque les gens ont toujours un oeil pour garder nos montures et sont globalement très respectueux. İl n’y a plus qu’à attendre la fin de Bayram pour contacter la presse, dès fois que le voleur se repentisse en apprenant l’histoire qui leur est liée.

Pour l’instant, on attend comme tout le monde la fin de Bayram, avec un lointain espoir de les voir réapparaitre dans les rues d’Urfa, sans trop y croire.

On lit beaucoup  (enfin !), on regarde des films sur l’écran géant de la salle de classe, on écrit sur notre voyage entre autre et Yannick joue de la musique tous les vendredis et samedis soir dans un groupe Kurde qui l’apprécie, car le saxo est rare et impressionnant par ici. En ces temps de disette financière ce maigre salaire de saltimbanque est toujours le bienvenu.

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Emigrés a Urfa

Au debut a Urfa, nous sommes tombes malades a cause de l’eau. Les bacteries ont eu raison de nous, notre estomac en etait tout liquide. Pour se remettre, j’ai achete du charbon de bois, mais en fait il s’agissait d’un puissant laxatif contamine d’huiles essentielles de Menthe et autres puissants detracteurs. Apres avoir lache des glaires sanglantes, nous avons craqué pour un rendez-vous chez le doc’ qui nous a fourni des antibacteriens en regle.

Le 30 septembre, nous avons pris conscience que nous etions depuis trois mois déja sur le territoire turc et que nous etions en train de depasser notre autorisation de sejour. Au poste de police, ils etaient formels. Pour chaque jour supplementaire passe en Turquie, il nous fallait payer une amende de 10  € par personne et par jour. Pour echapper a ces tracas, nous avons tente de passer la frontiere syrienne, demunis de visa, esperant qu’ils allaient nous les delivrer sur place. Le 30 septembre a 17h, nous parcourions les 50 kılometres de routes qui nous separent de la Syrie en stop. La-bas, les douaniers nous ont renvoyés sur une autre frontiere, celle de Gaziantep (a 400 bornes a peu pres) pour une creation de visa. Et nous ont averti qu’un mois supplementaire commence ici nous couterait 150 € par personne et par jour et dans le cas ou nous ne pourrions pas payer, une interdiction de sejourner en Anatolie pendant 5 ans. Heureusement nous avions rencontré deux jeunes profs forts sympathiques, qui nous ont heberges chez eux et encourages a ne pas perdre le moral. Le lendemain, retour a la case depart. Nous payons 400 € de permis de sejour pour pouvoir resider a Urfa. Si nous avions été plus prevoyants, un petit week-end en Grece, l’Europe ou en Georgie -ou l’on peut rentrer sans visa-, nous aurait permis de retourner gratuitement en Turquie pour 3 mois supplémentaires.

Mendhi, notre hôte depuis ces 3 dernieres semaines a une tres grande famille. 3 mamans, 11 freres et 10 soeurs qui ont pondu plein de neveux et nieces. Nous avons donc un reseau d’enfer dans cette ville. Un neveu nous a organisé des rendez-vous pour des emplois. Et grace a lui, nous avons decroché un poste de prof d’anglais, qui va nous permettre de payer notre permis de sejour. Dans le contrat, il est stipulé que notre embaucheur doit nous fournir un appart’. Nous allons loger au-dessus de notre cours, et bientot, vous pourrez nous appeler sur un fixe le soir. 

Vos courriers en poste restante, à Şanlıurfa, sont les bienvenus. On ne peut pas dire que l’on se sente isolés. Beaucoup de gens nous invitent a manger chez eux, car les Kurdes adorent les invités. Souvent nous rigolons de decalages culturels et d’incomprehensions. Mais nous avons aussi beaucoup en commun, de l’humour, de l’anglais parfois, de la musique -tout le monde joue du sas, ici. Yannick n’a plus qu’a denicher des plans saxo, mais bon, ce n’est pas trop dans la culture. Le soir, nous apportons des poivrons, tomates, aubergines et viandes a griller dans le four du boulanger, un vrai regal !

A bientot pour d’autres nouvelles !

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Passage Kurde
Vers Kastamanou, dans le nord, selon notre enquête auprès des chauffeurs de camion, quatre mois suffisent à une rencontre amoureuse, les mamans de chacune des parts concernées se rencontrent une fois et valident ou non le mariage. Cela nous semblait un peu raide. Meme si n’oublions pas qu’ici, dans les campagnes, il n’est pas question de contraception, pas de sexe avant le mariage. Dans les montagnes du Sud, vers Malatya, nous sommes accueillis chez un jeune couple. Eux ne se sont vus qu’une seule fois avant de se marier. Apres 7 mois de vie commune, on ne vous parle pas de complicite.
La jeune épouse, dans la tradition part habiter chez les parents de son conjoint. Ensuite, elle vit dans l’enceinte du foyer, occupée a faire le pain, traire les vaches ou chèvres pour le fromage -et le beurre sale comme celui normand, par ici, a surveiller les gamins et a travailler dans « le jardin » (en fait l’irrigation des champs et autres travaux difficiles) y compris lorsqu’elles sont enceintes jusqu’au cou. Bref, le coup a prendre, c’est de bien s’entendre avec sa famille d’adoption, la belle-mere particulierement qui peut l’exploiter en cuisine pour ses vieux jours.

Dans ces villages-la, les hommes semblent peu travailler par rapport à leurs épouses, même si tout le monde affirmera le contraire. Rares sont les couples pour lesquels le boulot est équilibre. Le boulot des hommes est a horaires fixes, avec plein de temps de repos et de café pour discuter des choses qui se décident entre hommes ou tout simplement pour jouer.

Malgré l’exploitation dont les femmes font l’objet, il y a une belle atmosphère dans bien des endroits rencontres. Beaucoup de respect pour les liens familiaux et de gentillesses entre les uns les autres (on ne frappe jamais un enfant, on ne va pas contre sa nature et ils sont pourtant très bien élevés), un angélisme d’innocence perdu dans les contextes urbains, une sagesse populaire qui a du sens et du fond. En cette saison, on récolte le raisin pour en faire du vin ou une substance ressemblant au bonbon, on fait sécher les figues et les noix peu après les abricots du mois de juillet, on nourrit les animaux nouveau nes symboles d’opulence et on irrigue les champs.

On a pas encore tres bien pige les coutumes hospitalieres. Etre invite chez quelqu’un a quelquechose de sacré. Nous sommes desobligeants de manger ailleurs -tandis que nous, nous pensons les décharger d’obligations. Lorsque nous dinons chez les voisins, eux nous proposent de dormir. Manger, dormir chez quelqu’un, les deux font la paire. Pas moyen d’être indépendants et de se déplacer seuls, on prétexte des chiens sauvages ou des problemes d’orientations pour nous accompagner en toutes occasions. Le dernier hôte s’est mis a nous faire notre programme de chaque jour, voulant tout contrôler ;  dans une succession d’incompréhensions, nous avons pris pourtant notre liberté. Les tenants et les aboutissant de la coutume nous échappent encore et nous allons de surprise en surprise d’un endroit a l’autre.

Phénomène a part. Le jeûne touchant a sa fin, de nombreux Stambouliotes rentrent aux villages. Chaque village a ses immigrés Stambouliotes, l’exode rural étant récent et massif. Le décalage culturel lorsque ces touristes débarquent au bled est remarquable. Ceux des villes sont généralement plus gras, habillés a la mode urbaine. Dans leur famille rurale, ils se comportent en terrain conquis, répondent aux exigences culinaires de leurs enfants, ne se rendent surtout pas compte du travail qu’ils occasionnent. Une des habitantes permanentes évoque leur passage comme un cirque « ils se retrouvent en groupe a la mosquee, les hommes circulent armes au village et questionnent les gens sur le gibier a buter ». C’est vrai que c’est particulier, tout ces chasseurs arborant leurs fusils en quête de sangliers -qu’ils ne mangeront bien entendu pas, en bons musulmans- ayant la sensation de faire un truc entre hommes, de viril, avec feu le soir et nuits a la belle.

Nous avons eu de la chance que le maire du village propose de lui-meme de nous faire traverser l’Euphrate en barque a moteur. Depuis quelques jours notre passage dans les montagnes était devenu mission quasi impossible ! Un chemin en sable et pierres et des pentes bien raides, nous obligeait a des passages pousses penibles. Dans les parages, c’est plutôt a dos d’âne qu’on se déplace, véhicule bien mieux adapté. Heureusement que Yannick assumant son choix de parcours est descendu de son vélo pour me pousser dans quelques cotes. Comme nous avancions piano, piano -sans etre certains qu’il y ait un pont pour aller sur l’autre rive, les témoignages se contredisant- nos hôtes du coin qui se connaissent entre eux, se souviendront de nous longtemps.

Finalement, je m’aperçois être plus à mon aise au milieu des femmes. On s’adopte vite, une bise ou deux, un coup de main à la cuisine, une discussion de fille sur le maquillage qu’une me pose, un sourire échange sur l’absence des hommes aux fourneaux. Tandis que les hommes me serrent la main au 1er jour éventuellement et apres seulement s’adressent a Yannick. Me voila devenue invisible…le plus curieux est que dans l’imaginaire des gens mon voyage en velo est inenvisageable et que rares sont ceux qui me questionnent a ce sujet.

İci, apres les Elavis et ceux qui pensent queleur village montagneux avant etait plat, nous sommes dans un village ou l’on parle zaza, un dialecte latin dans lequel les ingenieurs italiens du barrage doivent avoir une responsabilite. İnternet est bien rare, notre İmam deracine d’antioche nous a fourni une belle occasion de communiquer avec vous. On nous appelle Mahmut et Çiçek (fleur), c’est plus pratique. On vous embrasse D2ici a la prochaine.

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Un matin, nous croisons une vieille vachère qui va mener ses bêtes à paître. Nous avons élu son village, près de Kastamonu, pour un temps de repos. Jadis arménien, il fut racheté par les voisins turcs qui eurent à essuyer quelques incendies au début des années 1970. Les Arméniens avaient deja émigres vers des lieux plus cosmopolites, en ville ou a l’etranger. Deux familles habitent désormais ces vieilles maisons en torchis et bois rénovées. Apres un jour d’accueil généreux en sourires et en ravitaillement victuailles, nous demandons a l’oncle, professeur d’anglais de notre age, quelles impressions notre voyage incongru laisse dans les esprits sedentaires autochtones. ‘For them, it’s a bit ridiculous ‘, car ils ne connaissent du monde exterieur que Kastamonou. Notre voyage est le fruit d’avancées et de problèmes sociaux qui concernent la France et dont ils n’ont bien entendu jamais entendu parler. Eux, vivent au rythme de leurs vaches, travaillent pour vivre, l’idée d’apprendre a se connaître soi-meme et a prendre du recul sur l’environnement dans lequel ils ont grandi leur est absolument etrangere…

 Pour nous aussi le décalage de comprehension est parfois violent. Lorsque les gens nous parlent, ils nous font sentir dans une impossibilité de concevoir notre voyage qu’il est aberrant pour Yannick d’embarquer sa femme dans un si long periple. İls ne mesurent pas pour la plupart d’entre eux, la duree et les epreuves que nous avons affrontes. Certains d’entre eux ne me considerent pas comme une personne a part entiere, ils ne peuvent pas s’imaginer ce que j’ai entrepris.

Dans une petite bourgade des montagnes, nous nous etions installes un peu a part devant une ecole desaffectee. Nous campions alors pour un temps indetermine en vue de se remettre de nos infections respectives. En peu de temps, nous avions sympathises avec l’imam, qui nous apportait regulierement sa bonne humeur et les fruits de son jardin. On parlait de sa voix, qui sonnait bien au moment de l’appel a la priere, du ramaddan qui bat son plein et du cafe bu le matin dans le jardin de la mosquee. Pour le remercier de ses bons soins, Yannick concocte un far breton hors pair chez les voisins. Le soir meme, l’imam se fait insistant pour connaitre davantage de details sur notre depart. Le ventre liquide ne nous permet pas de donner ces precisions, nous ne pouvons pas partir tant que nous sommes en miettes. ‘ Parce que si vous restez trop de temps, la police pourrait venir’. Ce village comporte tout au plus 5 familles, avec qui nous entretenons d’excellentes relations. ‘Qui va appeler la police ? Vous ?’ ne puis-je m’empecher de demander a l’imam, en colere. Cet homme apres tout bien courageux – qui a du etre manıpule par sa femme qui ne connaissait pas notre histoire-, s’est excuse d’avoir mis la police en jeu, nous a couvert de cadeaux toutes les 4 heures et pries de rester davantage. Nous etions fort surpris que quelqu’un de si amical suggere de nous virer de son bled comme des malpropres. Mais nous avons mesure le decalage de nos histoires, qui avaient succombe sous la fatigue de la repetition des rencontres, ou toujours il faut s’expliquer.

A present, nos hotes du jour sont fort comprehensifs et interesses, plus que la normale. Nous profitons de leurs petits enfants d’adorables gredins. Mais il n’est pas possible d’etre seuls, dix personnes nous observent pour apprendre a nous connaitre et cela dure des heures. Pour apprendre la patience, nous vous proposons un stage quand vous voulez !

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En cette haute saison de migrations vacancieres, certains en nous voyant s’écrient : Oh des touristes ! Et lorsque nous leurs demandons d’où ils viennent, ils disent d’ici avant de nous parler de leur ville à 3000 km à l’est du pays ou  d’Allemagne. Un Turc expatrié, nous raconte qu’ici les piscines des hôtels de luxe sont moins cheres qu’en Belgique, que les enfants en profitent bien. Alors touriste, qui est ? Dans les petits villages c’est avec fierté qu’on décrète faire le  cicerone (expression italienne, le guide) pour l’hôte, le touriste, l’étranger. Mais finalement, nous ouvrant leur porte, un Tchai, et vous avez faim ? attendez, je vous apporte quelque chose a manger… nous sommes vite reidentifies comme étant voyageurs, yolculer en turc, celui pour qui Allah dit qu’avec le pauvre, il faut offrir le gîte et le couvert. Souvent, on nous invite a manger a meme le sol, assis en tailleur les pieds sous la nappe, les petites assiettes de tomates, concombres, olives, fromage, yaourt, omelettes… sous la fourchette de chacun. Et avec insistance, ils nous pressent « ye,ye » ou « itch, itch », « mange, mange »,  » bois, bois » avec satisfaction de nous voir de l’appetit.

A la maison, les mamans et les filles aînées s’affairent à nous régaler dans la cuisine, sans sembler subir leurs conditions comme en Bosnie. İl faut dire que le père ou le fils donne un petit coup de main symbolique de préparation de la nappe ou de service du thé… İl y a tout de même celles, qui par tradition doivent servir la belle famille et gare a la belle mère qui peut être abusive. A 30 ans, il est courant d’avoir trois enfants. Et les notres ou sont-ils ? Plus tard, plus tard, en France on traine jusqu’a 30 ans pour un premier bebe. La proximite intergenerationnelle est agreable, d’autant plus qu’on montre son affection a l’autre par des gestes de sympathie. Les femmes débordent d’affection pour la voyageuse que je suis, parfois un petit cadeau, un foulard par exemple arrive entre mes mains. Pour Yannick, le pere offre genereusement un slip…

Le foulard, parlons-en. Les femmes les plus voilées, tout en noir ou habillees chaudement d’un imper choisissent souvent elles-memes ses atours par tradition ou par croyance, c’est après tout moins complique de choisir sa tenue le matin. Dans les villes, de jeunes résistantes ont les cheveux aux vents et les épaules dénudées. Mais a la campagne, en débardeur, les filles rigolardes m’attirent dans une pièce pour me vêtir  » les voisins te regardent » bouffent-elles, genees, alors qu’elles portent des T-shirts moulant leurs fraîches poitrines.

De Denizli, nous avons entrepris de remonter la Turquie en 4e vitesse pour retrouver les mamans et les frères sur la mer noire près de Safranbolu (rendez-vous le 4 aout). Au passage, nous avons fait un tour du cote des nécropoles phrygiennes, impressionantes et nombreuses dans la vallée entre Afyonkarahisar  (la citadelle noire de l’opium) et Eskişehir. Le paysage ocre, mıneral et sculpte par les ıntemperies ressemble a la Capadoce. A un endroit appelé Midas sehn, un mur gigantesque couvert de bas-reliefs geometriques a ete façonne dans la falaise. Quatre escaliers devaient conduire vers des lieux de cultes disparus. Un archéologue français a fouille les lieux dans les années 30. Amis archéologues et historiens, peut-etre pourriez vous nous en dire davantage depuis les bibliothèques françaises.

Entre Amasra et Cide, la haute montagne se jette dans la mer. Nous avons élu notre camp dans un petit village, sur la plage. La tente subit les ravages du sable, la mer est bleue foncee et tres salee, le decor a un cote breton. Beaucoup de femmes se baignent toutes habillees.  Les expatrıes turcs allemands ou francais sont ici en vacances et flirtent avec leurs cousins eloıgnes turcs, qu’ils epouseront probablement plus tard (car on ramene souvent un conjoint du pays en Occident). Un lieu de villégiature s’est presente pour accueillir les nôtres dans la masure de mamie Ainour, ancienne couturiere de robes de mariees, qui en ce moment même prépare des confitures avec la voisine dans de grands chaudrons. On nous a dépose dans l’coin par camion refrıgere dont mon estomac retourne se souvient encore. Ces petits bleds vivent de la construction de bateaux de pêcheurs, a quelques lieux des cites balnéaires littéralement envahies par les Stambouliotes.

Ce repos est bien mérite. Le voyage est éprouvant par moment. Avec la chaleur et nos contraintes de rencontres, il est hors de question de se coucher avec la nuit. Le 10 aout commence le ramadan. Baklava et fêtes de nuit, nous n’avons pas finis de découvrir l’Orient.

Les photos, promis, c’est pour bientôt sur Picasa, mais pour l’instant, ça ne marche pas.

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Puisque Julien et Kevin- ami notoire de Yannick et son compagnon- sont venus nous rejoindre avec l’idée d un fol périple Istanbul/Antalya en 3 semaines -un millier de kilomètre au moins, nous avons ete quelque peu contraints -avec plaisir pour un passage en legerete- de prendre des grands axes en auto stop. Le camion stop est un sport très praticable dans ces contrées bien fournies en pıck up et en poids lourds, nous permettant d’enchaîner les routes entre Yalova et Turgutlu en passant par Bursa -l ancienne capitale Ottomane et Pergame, l ancienne grande cite grecque, pille par les allemands. Ainsi, nous avons découvert qu ‘en Turquie se pratique une culture de la route hors pair, qui consiste pour le chauffeur à partager le plus de temps possible avec son passager occasionnel.  Il nous propose de s arrêter tous les 50 kilometres, pour boire un thé, manger un morceau ou acheter de l’eau. Offres que nous declinons bien souvent, car traîner dans les transports en commun, c’est bon pour les parisiens, ca, pas pour les aventuriers. Ces rencontres sont parfois surprenantes. Nous découvrons la culture locale et apprenons a identifier les gens cingles, discrets au premier abord. Un conducteur très obsede, nous confiait qu’il est facile de « se faire des iraniennes, il suffit seulement de payer la chambre d’hôtel ». » Y a-t-ıl beaucoup de françaises en France ? Je ne m’intéresse qu’aux petites jeunes de 20 ans » dit-il du haut de ses 50 balais. Vous imaginez mon mal-aise ?

Il a fallu un temps d adaptation inconfortable pour réaliser que si les hommes d’ici ne m accordent pas un regard ni ne me serrent la main, il s’agit d’une marque de respect-ne pas violer du regard. Les femmes agissent d’ailleurs de même envers les hommes -peut-etre davantage parce que les relations inter sexe sont très séparées. Au début, imaginez comme dans les milieux masculins, cela est déroutant de se voir mise au ban, on se sent drôlement paria. Une seule issue ici dans les familles de cette culture-la -car tous n’agissent pas de la sorte, cela dépend de leur éducation, dıversıfıee en Turquie- penetrer le milieu des femmes. C’est ce qui m arrive malgré moi, dans un petit village du bout du monde ou  je suis seule pendant que Yannick et ses amis s’attaquent sportivement a la montagne environnante. Le décor est splendide, un brin arizonıen dream et je m’eclipse en fait bien rapidement pour méditer tranquillement. Les femmes sont gentilles et m’entourent de leurs bons soins, lavent mon linge dans leur machine, m’invitent a dormir avec elles et a manger tout au long de la journée. Entre elles le foulard tombe, comme un accessoire de mode laisse de cote. L’une d’entre elle me pince la joue comme si j’avais trois ans, je dois faire la moue, je crois. Au village, personne ne comprends pourquoi je me suis esquivée sans prévenir. Je tente une explication sur les différences culturelles, ou  alaturqua c’est toujours tous ensembles et un peu lourd pour une voyageuse au long court qui vient de contrées alafranca, ou l’ındıvıdualısme permet de méditer tranquillement dans son coin.

Il faut dire que nous sommes sans cesse sollicités. Pas moyen de se reposer à l’ombre d’une mosquée sans être envahit par une horde d’enfants curieux, repetant sans cesse « What’s your name », gentils mais bien trop nombreux et imposants, il nous arrive désormais de les fuir comme la peste. On trouve aussi de ces hommes paternalistes ou trop concernes qui étudient avec soin notre route sans que nous ne leur ayons rien demander et émettent leurs avis, nous retenant trop longtemps pour nous conseiller des itineraires inadaptés de grandes routes. Si nous penetrons dans un foyer, nous sommes certes choyes, on nous invite souvent a boire des tchai et a grailler, mais en contrepartie, on nous prend pour une attraction. Il nous faut nous mettre en représentation, poser pour d’interminables séances de photos souvenirs et répondre a quantité de coups de téléphone donne par nos hôtes aux amis et a la famille pour témoigner de la présence d’un touriste au village. Pas facile de recharger les batteries dans ces harcèlements psychologiques qui ne nous permettent pas d’être seuls.

Phénomène intéressant, il nous arrive d’être accueillis par des turcs français ou des turcs allemands de retour au pays le temps des vacances. Les rapports de migrations s’inversent. Eux qui connaissent souvent des difficultés d’ıntegration dans les pays d’accueil sont à présent dépositaires des clefs de la culture turque, nous sommes en position d’apprentissage, leurs hôtes proteges, partageant pour un moment cet à cheval culturel dans le sens inverse du leur. Nous évoquons ensembles des villes et des coutumes occidentales lointaines, et eux sont contents de l’intérêt que nous portons a leur culture, d’accueillir des français chez eux qui les reconnaissent comme français ou allemands -l’humour nous est commun, quel plaisir. Ahmet de Charlevılle Mezıere nous apprend qu’un mois passe en Turquie équivaut a 7 mois en France, car ici il faut satisfaire, les amis et les voisins en repas continus tout au long de leur séjour et cela coute très cher.

Les turcs des campagnes travaillent d’arrache pied dans les champs. Pour certains la nuit même, car la journée le soleil de plomb brûle et liquéfie. C’est la saison des récoltes. Nous pedalons d’une chaîne de montagne a l’autre entre Turlugtu et Denizli, appréciant des paysages diversifiés marques par une aridité estivale. Pour se rafraichir lors des pauses, on enchaine les ablutions a la mosquee. (Pourquoi en France ne peut-on pas avoir un acces a l’eau si simple alors que nous sommes mieux pourvus ? )

Apres l’exploration de le greco-romaine Bergame et de l’Ottomane Bursa, nous avons fait un tour du cote du Pactole et de la splendeur du roi Cresus, a Sarde, dont il reste éparses des restes de grands monuments romains, dont un magnifique Gymnase, rénove comme dirait Kevin a la façon d’une salle de bain kitsch. On devine la splendeur romaine passée quelques siècles après Cresus. A Dikili,cote sauvage pleine de petits pavillons construits sauvagement, nous degueulons la cote Egenne touristique, sans avis de preservations. Nous soupconnons quelque peu la mafia immobiliere d’avoir pris sa part, mais Egemen (homme de la mer Egee), notre hote Turko-Kurde nous remet les pendules a l’heure. Il est vrai que les rapaces visent plutot les hotels de luxe que les maisons haricots.

Pour l’heur nous avons quelques étapes du Tour de France a rattraper et un immanquable retour a Istanbul pour retrouver la famille qui s’y rend au 3 aout.

Bon ete a tous.

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Avec nos seules notions de serbo-croate pour comprendre le Bulgare, nous mettons un certain temps a réaliser qu ici pour dire oui, on bouge la tête de droite a gauche et pour dire non de haut en bas, l inverse du français en somme. Mais leur merci, lui, nous est bel et bien familier.Cela nous rend les habitants très sympathiques.

Une petite frontière Serbe, nous offre une route peu fréquentée. En pleine campagne, au milieu de nulle part un monument aux morts surdimensionne, vestige du communisme, annonce la couleur d un temps révolu, qui fut un jour pourvu en infrastructures (usines, écoles…) aujourd’hui entièrement délabrées. Les industries minieres de Bobov Dol, aux batiments immenses et tous fracasses, pipe-line dans les hauteurs, pans de montagnes creuses et poulies gigantesques, temoignent de cette grandeur passee. Serait-ce donc cela, la jeune Europe, du delave a la population non moins vieillissante qu’en France. La contribution de l’Union européenne, est apparente dans les routes, qui rendent bien, dans les grands axes frequentes, il s’entend, ceux qui gravitent autour de Sofia pour mieux mener les citadins aux sports d’hiver du Pirin. Le système de tri pour les déchets, récemment mis en place évite de nombreuses décharges sauvages comme ailleurs, dans les Balkans. Et l’euro, en transition avec le Lev, la monnaie locale qui vaut deux fois moins et qui encombre bien les gens.

Une famille de gitans, comme il y en a tant, occupant une partie démunie de la ville de Tran nous héberge une nuit. C’est la grand-mère, ou plutôt l’arrière grand-mère a 70 ans qui nous convie de partager son abri de fortune, une cabane deux pièces, de conte de fée, toute rafistolée de cartons et décorée de vieux papiers peints et de photos de famille soigneusement découpées et encadrées. Bonjour l hiver dans cette baraque ! A cote, ils habitent tous ensembles, la fratrie de 3, leurs conjoints, leurs petits enfants en bas age et leur mere, dans trois/ quatre pièces, avec la cuisine en commun. La plus jeune maman a 19 ans et encore une tête d’enfant. Tous rayonnent, affichent de beaux sourires généreux, parfois bien édenté, qui font pétiller leurs yeux. Malgré de très modestes conditions de vie, on sait être heureux par ici et tellement respectueux qu’on a du mal a croire a la réputation voleuse des gitans. Yannick profite des talents musicaux de Ratcho sur son synthe de fortune, pour initier une jam session post étape.

Les cigognes doivent connaître les frontières. Elles ne font pas leur nid en Serbie, mais ici, sur les poteaux a plate-forme des villages. Dans le Pirin, la chaîne de montagne ou nous nous trouvons, nous avons recense cinq nids pour un bled. On les observe, ces grands oiseaux de compagnie. Les oisillons ont grandi, ils ne laissent plus de place pour les parents au nid. Bientôt, ils prendront des cours d’envol -il doit y en avoir qui se ratent parfois de ces 6 metres de haut. Et parait-il, a la saison des migrations, le ciel se couvre de cigognes, éclipse de passage qui marque la fin de la saison chaude pour un hiver bien froid.

L’économie jardinière, l’élevage d’une vache et de quelques poules, pourquoi pas d’un porc permettent de faire vivre les familles toute l’annee (y compris les enfants qui se retrouvent en ville, en HLM). Le jardin d’agrément n’existe pratiquement pas, le potager prime, tomates,petits oignons blancs, courgettes, haricots pour le passoul, quelques salades, beaucoup de persil et un peu d’anis. On fait des conserves, car en hiver, rien ne pousse sous la neige, les vitamines sont bien rares. On nous sert des beignets de pain, au petit-dej, et le soir des oeufs, sous forme d’omelette aux oignons, du jus de concombre a l’anis, au mieux des préparations de l’été dernier a base de tomates, occasionnellement du poulet aux patates et du fromage, toujours un peu le même a mi-chemin de la feta et du fromage frais. (Mais jamais de pâtes, comme quoi, leur internationalité est limitée). On attend avec hâte de voir poindre les premiers légumes murs, tellement l’hiver fut depourvu de vitamines. Impatients, les bulgares comme les Kosovars, mangent les prunes vertes comme des bonbons.

Dans ce pays survivant du communisme et  sans emploi, nous sommes choqués de l arrivée du capitalisme et de ces pubs manipulatrices et répétitives sur la route qui nous mène vers la station de ski de Bansko. On y vante les qualités d’hôtels 4 etoiles, que seuls de riches européens peuvent s’offrir, un club de golf ultra chic, des publicités pour des marques de vêtement de friqués… d’ailleurs, la route est fréquentée par de belles voitures neuves, voire des 4×4 de pacotille pour les nouveaux riches locaux. Vie facile de consommateurs, offense sans nom pour les gens de tradition du cru qui vivent avec les moyens du bord, estime-t-on. A Bansko, jolie ville ancienne tout n’a pas ete corrompu. Partis pour planter la tente, nous sommes invites par un couple a dormir dans l’espace hôtel de leur maison a titre d’amis. Un geste bien rare pour des commerciaux de l’hôtellerie qui nous fait d’autant plus plaisir.

Les mamies du Pirin nous réjouissent de leurs pantalons bouffants et de toutes ces couleurs vives reparties anarchiquement sur leurs chemises et foulards. Le travail des champs, en action a cette époque, sous un soleil de plomb, a du faire vieillir prématurément cette femme de 55 ans qui en parait 70. A l’ombre des vignes a rakia -l’alcool fort local, organise en treillis au dessus des têtes, on se retrouve pour une pause café, a l’abri de l’été. Ide bre, comme on dit par ici, nous nous apprêtons aujourd’hui a passer le col qui nous sépare de la frontière grecque, destination Drama et Xianti, toujours dans les montagnes ou l’on peut encore respirer.

Un mot subsidiaire santé, Yannick fait pâlir les chapes de beton avec ses maux de tête. Une main masseuse et quelques siestes en sont finalement venu a bout. Heureusement aussi, que cet hôte nous dorlote d’une passoire de fraise pres du lit, c’est que lui aussi a faillit comme nos belges de l autre jour, passer par le petit trou de la serrure, alors il sait recuperer les bonnes choses de la vie.

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A la frontière le douanier Serbe, a qui nous demandons la poubelle, nous dit d aller jeter nos déchets chez les voisins. Il y en a plein les cascades et les rivières, des déchets. Pas de traitement d’ordures dans les Balkans, au mieux, on les brûle ou sinon la décharge est la nature, sans distinction.

Des français militaires de la KFOR, les forces européennes font le guet dans leur tank a une encablee du poste frontière. Ils le protège, car un mois plus tôt, il s est fait attaque par des Serbes ou des Albanais, un coup les uns un coup les autres, sans logique particuliere.

Cette rencontre défait bien des clichés. Les soldats sont vraiment très sympathiques, et tous, nous sommes heureux de rencontrer d’autres français. Ils se font photographies avec nous, le comble, nous considérant comme des héros, alors que d habitude c est auprès d eux qu on se fait portaitise. Sur ces entrefaites, trois officiers arrivent et nous invitent au resto. Quelle déférence ils ont envers nous, nous en sommes ébahis ! Ils font preuve d un immense respect et d une admiration sans borne pour notre quête. Nous expliquant qu à l armée, ce n est pas si sportif que cela. Ils nous délivrent d intéressantes informations sur le Kosovo, sur les Albanais qui les retiennent, pour faire marcher l économie. Le Kosovo est la région la plus pauvre des Balkans. La moyenne est de 7 enfants par famille, et il n y a pas d emploi. Les militaires recrutent des femmes de ménages, blanchisseurs, magasiniers… qui sont payes 500 euros par mois contre 150 normalement. Une femme de ménage a dit a l un d entre eux, nous ne vous laisserons pas partir, les français. Si il en est question nous ferons une émeute -probablement contre les Serbes- une ou deux personnes seront tuées et vous resterez, c est tout. Quand on a pas de quoi vivre, on est prêt a tout !

Nous dormons dans un local billard abandonne devant une école. Une fourmiliere d enfants nous observe de la fenêtre, comme dans un zoo. Au cas par cas, ils sont bien sympathiques, ces petits. Dans la maison qui nous accueille, il y a 5 freres et une soeur, très jolie jeune fille de 16 ans, esclave aux fourneaux, toujours debout, prête a servir. Nous ne pouvons pas l aider, sinon le reste de la fratrie est scandalise -mais tous ont beaucoup de respect et d amitie pour leur soeur. Dans une autre famille, nous rencontrons des émigrants kosovars après un passage en Allemagne. Eux, ont decide de ne faire que deux enfants, avec le réalisme d un petit salaire. Plus loin, nous rencontrons 4 garcons pétris de clichés sur les Serbes, tous mauvais -le Kosovo était une région Serbe, les albanais s y sont installes petit a petit, l armee serbe est intervenue, voila la guerre- ils sont surpris d apprendre qu il y a aussi des musulmans chez les Serbes. Nous espérons contribues a libérer leurs esprits.

Nos derniers hôtes deviennent distants des que nous leurs confions nos intentions de passer la frontière au-dela de chez eux. Il n y a pas de poste frontière, nous disent-ils. Tant pis, nous n’avons pas fait tout ces kilomètres pour rien, nous continuerons cette route indiquée sur la carte. Mais nous n y allons jamais, insitent-ils, les militaires n y vont jamais, c est un no man s land ou vous risquez de vous faire piller par des brigands Serbes. Impressiones, mais habitués aux préjugés, nous irons. Mais la police va vous arrêter, celle de Serbie, rencherissent-ils. Nous leur montrons nos passeports au tampon serbe. Celle du Kosovo alors. Tout cela est plein de contradiction. Nous les quittons, eux sont apeurés et nous font écrire un mot pour justifier notre présence chez eux, tel jour, a telle heure avec nos adresses et numéros de tel respectifs. Nous avançons dans le chemin sur nos gardes. D autres Albanais n ont pas l air effraye du tout, cela dépend de l interlocuteur et de son traumatisme de guerre. Dans les bois, points de bandits, mais un chemin qui se rétrécit, qui se cailloute et qui monte raide. Il nous faut pousser les montures a force d épaule. Plus loin, nous perdons la trace du chemin, dans la montagne au milieu de nulle part. Le village qui nous domine est complètement abandonne. Seules traces, des sabots de vaches dans la boue. Nous nous enlisons a leur recherche sans succès. Apres repérages en altitude, nous optons pour la solution coupage a travers champs. Au bout d un moment nous retrouvons le chemin. Plus loin encore, une maison, avec, nous sommes sauves, un porc ! nous ne sommes plus au Kosovo Musulman, mais bel et bien chez les Serbes. La mamie qui nous accueille parle parfairtement Serbe et nous indique la route vers notre ville cible.

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