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Posts Tagged ‘environnement’

Avec nos seules notions de serbo-croate pour comprendre le Bulgare, nous mettons un certain temps a réaliser qu ici pour dire oui, on bouge la tête de droite a gauche et pour dire non de haut en bas, l inverse du français en somme. Mais leur merci, lui, nous est bel et bien familier.Cela nous rend les habitants très sympathiques.

Une petite frontière Serbe, nous offre une route peu fréquentée. En pleine campagne, au milieu de nulle part un monument aux morts surdimensionne, vestige du communisme, annonce la couleur d un temps révolu, qui fut un jour pourvu en infrastructures (usines, écoles…) aujourd’hui entièrement délabrées. Les industries minieres de Bobov Dol, aux batiments immenses et tous fracasses, pipe-line dans les hauteurs, pans de montagnes creuses et poulies gigantesques, temoignent de cette grandeur passee. Serait-ce donc cela, la jeune Europe, du delave a la population non moins vieillissante qu’en France. La contribution de l’Union européenne, est apparente dans les routes, qui rendent bien, dans les grands axes frequentes, il s’entend, ceux qui gravitent autour de Sofia pour mieux mener les citadins aux sports d’hiver du Pirin. Le système de tri pour les déchets, récemment mis en place évite de nombreuses décharges sauvages comme ailleurs, dans les Balkans. Et l’euro, en transition avec le Lev, la monnaie locale qui vaut deux fois moins et qui encombre bien les gens.

Une famille de gitans, comme il y en a tant, occupant une partie démunie de la ville de Tran nous héberge une nuit. C’est la grand-mère, ou plutôt l’arrière grand-mère a 70 ans qui nous convie de partager son abri de fortune, une cabane deux pièces, de conte de fée, toute rafistolée de cartons et décorée de vieux papiers peints et de photos de famille soigneusement découpées et encadrées. Bonjour l hiver dans cette baraque ! A cote, ils habitent tous ensembles, la fratrie de 3, leurs conjoints, leurs petits enfants en bas age et leur mere, dans trois/ quatre pièces, avec la cuisine en commun. La plus jeune maman a 19 ans et encore une tête d’enfant. Tous rayonnent, affichent de beaux sourires généreux, parfois bien édenté, qui font pétiller leurs yeux. Malgré de très modestes conditions de vie, on sait être heureux par ici et tellement respectueux qu’on a du mal a croire a la réputation voleuse des gitans. Yannick profite des talents musicaux de Ratcho sur son synthe de fortune, pour initier une jam session post étape.

Les cigognes doivent connaître les frontières. Elles ne font pas leur nid en Serbie, mais ici, sur les poteaux a plate-forme des villages. Dans le Pirin, la chaîne de montagne ou nous nous trouvons, nous avons recense cinq nids pour un bled. On les observe, ces grands oiseaux de compagnie. Les oisillons ont grandi, ils ne laissent plus de place pour les parents au nid. Bientôt, ils prendront des cours d’envol -il doit y en avoir qui se ratent parfois de ces 6 metres de haut. Et parait-il, a la saison des migrations, le ciel se couvre de cigognes, éclipse de passage qui marque la fin de la saison chaude pour un hiver bien froid.

L’économie jardinière, l’élevage d’une vache et de quelques poules, pourquoi pas d’un porc permettent de faire vivre les familles toute l’annee (y compris les enfants qui se retrouvent en ville, en HLM). Le jardin d’agrément n’existe pratiquement pas, le potager prime, tomates,petits oignons blancs, courgettes, haricots pour le passoul, quelques salades, beaucoup de persil et un peu d’anis. On fait des conserves, car en hiver, rien ne pousse sous la neige, les vitamines sont bien rares. On nous sert des beignets de pain, au petit-dej, et le soir des oeufs, sous forme d’omelette aux oignons, du jus de concombre a l’anis, au mieux des préparations de l’été dernier a base de tomates, occasionnellement du poulet aux patates et du fromage, toujours un peu le même a mi-chemin de la feta et du fromage frais. (Mais jamais de pâtes, comme quoi, leur internationalité est limitée). On attend avec hâte de voir poindre les premiers légumes murs, tellement l’hiver fut depourvu de vitamines. Impatients, les bulgares comme les Kosovars, mangent les prunes vertes comme des bonbons.

Dans ce pays survivant du communisme et  sans emploi, nous sommes choqués de l arrivée du capitalisme et de ces pubs manipulatrices et répétitives sur la route qui nous mène vers la station de ski de Bansko. On y vante les qualités d’hôtels 4 etoiles, que seuls de riches européens peuvent s’offrir, un club de golf ultra chic, des publicités pour des marques de vêtement de friqués… d’ailleurs, la route est fréquentée par de belles voitures neuves, voire des 4×4 de pacotille pour les nouveaux riches locaux. Vie facile de consommateurs, offense sans nom pour les gens de tradition du cru qui vivent avec les moyens du bord, estime-t-on. A Bansko, jolie ville ancienne tout n’a pas ete corrompu. Partis pour planter la tente, nous sommes invites par un couple a dormir dans l’espace hôtel de leur maison a titre d’amis. Un geste bien rare pour des commerciaux de l’hôtellerie qui nous fait d’autant plus plaisir.

Les mamies du Pirin nous réjouissent de leurs pantalons bouffants et de toutes ces couleurs vives reparties anarchiquement sur leurs chemises et foulards. Le travail des champs, en action a cette époque, sous un soleil de plomb, a du faire vieillir prématurément cette femme de 55 ans qui en parait 70. A l’ombre des vignes a rakia -l’alcool fort local, organise en treillis au dessus des têtes, on se retrouve pour une pause café, a l’abri de l’été. Ide bre, comme on dit par ici, nous nous apprêtons aujourd’hui a passer le col qui nous sépare de la frontière grecque, destination Drama et Xianti, toujours dans les montagnes ou l’on peut encore respirer.

Un mot subsidiaire santé, Yannick fait pâlir les chapes de beton avec ses maux de tête. Une main masseuse et quelques siestes en sont finalement venu a bout. Heureusement aussi, que cet hôte nous dorlote d’une passoire de fraise pres du lit, c’est que lui aussi a faillit comme nos belges de l autre jour, passer par le petit trou de la serrure, alors il sait recuperer les bonnes choses de la vie.

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Depuis les Pouilles

Pour traverser plus rapidement la Calabre, cette longue pointe de plus de 200 km, nous choisissons, le Pullman, service de transport par bus qui nous conduira jusque de la province de Bari oux Pouilles.

A Syracuse, le chauffeur commence par nous refuser l’accès aux soutes, car la compagnie ne prend pas de vélos. Nous négocions le trajet, lui suggérant le bon chrétien qui est en lui. Munipulation un peu facile de notre part, dans un pays où Padre Pio est omniprésent, mais il nous faut bien partir. Après quoi le chauffeur s’avère heureux d’avoir un peu transgressé l’habituel, ravi de contribuer à notre aventure.

Entre Catagne et Messine, le long du volcan Etna et ensuite pendant des centaines de km en Calabre, les paysages sont sans nom. Des geysers de roches indomptables coulent à pic sur la mer, totalement inaccessibles par l’Homme, la végétation pousse en jungle. Du coté sicilien, l’Homme a cherché à défier la nature en batissant des petits ensembles balnéaires dans des endroits impraticables. (suite…)

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Pourquoi partir pour un grand périple en vélo ?

Notre génération a grandi dans le confort un peu trop facile de la société de consommation. L’eau coule du robinet, la lumière s’allume avec un doigt, la main est souvent suffisante pour régler l’intensité du radiateur, pour aller à Paris en Province ou à l’autre bout de la terre il y a la voiture, le train, l’avion. On peut se procurer facilement du thé, du café, du sucre de canne produit à l’autre bout de la planète. Chez soi il y a le monde par téléphone, internet, la télé, tout à portée de main. Notre corps n’est pas nécessaire, pour travailler aujourd’hui souvent un cerveau suffit. Nous sommes des consommateurs et des Hommes tetes.  Dans ce monde l’argent, ce curieux objet, est maitre et toutes les manipulations sont permises pour qu’il le reste, peu importe les milliers de vies qui sont volées pour que cette « religion » règne.

A Potosi les Aymaras ont payé de leur vie pour alimenter l’Europe en argent du temps de la révolution industrielle, aujourd’hui, victimes du système ils sont obligés de se rendre dans les villes où leur culture n’a plus aucun sens, car ne s’y trouve plus la nature, la Terre Mère cultivée par tous et pour tous, et les croyances qui vont avec. Ce peuple est désormais l’un des plus pauvres du monde, mais peu importe, les firmes étrangères ont cherché à privatiser leur eau, à prendre leurs terres, car il faut bien rentabiliser ce qui peut l’etre. La vie, on l’a bien compris passe à travers le pouvoir d’achat. (suite…)

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Une société bien rangée, province la plus pauvre de l’Italie où l’on travaille en famille pour s’en sortir. Le carcant social, à l’image du reste de l’Italie est très fort. L’atmosphère des villages bénéficient de cette unité, unité vestimentaire, unité de mode de vie, qui permet de bien régler l’ordre des choses avec un role assigné à chacun où les originaux et outsiders doivent se sentir bien isolés. Mais en meme temps la tradition permet de se serrer les coudes, de se préoccupper de ses voisins moins bien lotis matériellement où constitutionnellement. Une hospitalité bien chaleureuse est dispensée par tous, des soeurs de la congrégation de la Sagrada Famiglia aux bouchers d’Alimena, des services de police aux tenanciers de bars de Piazza Armerina en passant par les chasseurs rencontrés au hasard des espaces reculés où curieusement l’absence de gibier s’est fait sentir, nous nous sentimes comme chez nous ( en Normandie paternelle), accueillis a bras ouvert et à pleins d’enthousiasme. (suite…)

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Entraînés dans des pérégrinations riches en rebondissements, nous avons posés pieds à terres à La Bonne Heure, havre de paix et d’improvisations collectives où il fait bon se reposer dans une vraie literie douce et moelleuse.
Petit résumé de ces dernières semaines :
A Cusset près Vichy, il n’a pas été évident de quitter le chaleureux cocon familial plein des douceurs de tante Solange, l’univers timbré énergique du tonton philatéliste et des bricolages électriques et ioniques du cousin Emilien, corrigé de temps à autre par la khâgneuse cousine Valérie dans ses dérapages de l’usage de la langue française.  C’est le coeur déchiré mais ouvert à toutes les aventures, que nous sommes partis à la conquête des côtes du MC (Massif Central).
Quelques temps plus tard, nos roues nous conduisent dans le Gouffre de l’Enfer des anciennes industries coutelières de Thiers, où dans le délabrement des bâtiments s’installe une jungle verte du meilleur effet. La population locale est pour une grande part d’origine turque et maghrébine, qui ont forgé le métal sur plusieurs générations ; rencontre surprenante dans le centre de la France, où le néant semblait aller de soi. (suite…)

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