Pourquoi partir pour un grand périple en vélo ?
Notre génération a grandi dans le confort un peu trop facile de la société de consommation. L’eau coule du robinet, la lumière s’allume avec un doigt, la main est souvent suffisante pour régler l’intensité du radiateur, pour aller à Paris en Province ou à l’autre bout de la terre il y a la voiture, le train, l’avion. On peut se procurer facilement du thé, du café, du sucre de canne produit à l’autre bout de la planète. Chez soi il y a le monde par téléphone, internet, la télé, tout à portée de main. Notre corps n’est pas nécessaire, pour travailler aujourd’hui souvent un cerveau suffit. Nous sommes des consommateurs et des Hommes tetes. Dans ce monde l’argent, ce curieux objet, est maitre et toutes les manipulations sont permises pour qu’il le reste, peu importe les milliers de vies qui sont volées pour que cette « religion » règne.
A Potosi les Aymaras ont payé de leur vie pour alimenter l’Europe en argent du temps de la révolution industrielle, aujourd’hui, victimes du système ils sont obligés de se rendre dans les villes où leur culture n’a plus aucun sens, car ne s’y trouve plus la nature, la Terre Mère cultivée par tous et pour tous, et les croyances qui vont avec. Ce peuple est désormais l’un des plus pauvres du monde, mais peu importe, les firmes étrangères ont cherché à privatiser leur eau, à prendre leurs terres, car il faut bien rentabiliser ce qui peut l’etre. La vie, on l’a bien compris passe à travers le pouvoir d’achat.
Quel est le sens de l’existence ? Une question que je me suis longtemps posée dans un brouillard d’obligations sociales inintelligibles où n’a été senti que le souci de rentabilité, d’efficacité en pression pour participer à une toile remplie de dysfonctionnements. Quel est le sens du travail dans un monde corrompu de toutes parts (où meme la culture devient propagande d’Etat, cela est particulièrement flagrant dans le choix des thèmes exposés au Grand Palais, où se mettent en place les modes « culturelles »). Nos besoins élémentaires, alimentation, eau, habitat, énergie… sont commercialisés sans dignité et nous deviennent peu à peu inaccessibles dans la vague de la privatisation programmée par l’OMC (voir la signature des traités ECTS, privatisation organisée de tous les secteurs publics).
Et la nature, le vivant qu’en faisons nous, nous urbains ? D’abord beaucoup d’entre nous, intellectuels, l’oublient derrière la préoccupation d’apprendre plus pour etre plus performants (fréquenter la bibli, les théatres et cinémas, multiplier les activités, yoga, plongée… sans prendre le temps d’etre simplement avec soi) ou par mauvaise connaissance de notre milieu primaire, parce que lorsqu’on grandit avec du béton partout, cela devient notre univers de référence et nous ignorons le fonctionnement des plantes, ne savons plus les identifier, s’en servir, ignorons les insectes et animaux sauvages que nous n’observons pas. D’ailleurs une bonne partie de la faune et la flore française est menacée d’extinction à cause de l’emploi abusif de pesticides et d’engrais chimiques qui servent à remplir nos assiettes d’aliments malsains. Nous ne grandissons pas avec, ou si ce n’est pour la consommer, une fois de plus, le dimanche ou les vacances sur les cotes vendéennes ou sur les pistes de ski. Et pourtant un voyage initiatique s’impose, tous les ados devraient en bénéficier pour apprendre à mieux se connaitre dans leur milieu naturel. On ne vit pas de la meme manière dans la foret de Brocéliande ou dans le marais vendéen, le milieu nous oblige à des adaptations que nous cherchons toujours à outrepasser. Nous ne pouvons pas continuer à exploiter les ressources à outrance sans nous préoccuper de l’avenir de la planète, des générations futures.
En fait, les enfants, c’est quelquechose qui se fait de manière spontanée. Est-ce bien responsable de donner la vie, sans prendre la sienne en main, c’est à dire avoir conscience de qui nous sommes dans notre etre profond, apprendre comment arrivent nos pensées, comment naissent nos sensations et nos émotions, pour ne pas se laisser controler par ces aspects que nous ne maitrisons pas. Voilà un bel objet pour un voyage que d’apprendre à se connaitre soi-meme, dans la nature, pour comprendre que l’on est une part du monde sans plus de prétention qu’une autre, mais riche de tellement de possibilités autres qu’intellectuelles et compétitives, autres que celles auxquelles la société occidentale veut nous faire adhérer.
Bien sur, il y a et il y aura toujours des résistants, des alternatifs, des dissidents du système qui ne passeront pas le Sacré de la vie à la trappe. Ceux qui construisent leurs maisons en terre, indépendants pour ne pas avoir à s’endetter pour 20 ans. Ceux qui consomment uniquement les aliments de leur jardin en fonction des saisons ou qui se nourrissent localement, pour ne pas polluer la planète en déplacement des marchandises (l’avion, ça pollue !). Ceux qui ont un soucis d’éthique et qui réfléchissent à qui bénéficient nos consommations et au détriement de qui (c’est aussi le téléphone, le gaz, l’électricité, l’eau, le manger). Soyons intègres à nous memes, car dans nos actes quotidiens nous sommes tous responsables du mal etre de notre époque.
C’est sûr.
Mi piace la vostra scelta di vita però vogliamo andare a Disneyland… ricordatevi di noi CIAO!!!!!!!!
(la Mamma sta dicendo : « spero che i figli miei guardano in testa questa idea di vita diversa, di fare una riflessione sulla società troppo consumista… »)
Bon voyage à vous deux!
C’était un plaisir d’écouter votre histoire en rencontrant Yannick à Bari. Je continuerai à vous suivre de loin.
En lisant la première page de ce blog, je voudrais ajouter encore une source de lecture, mais peut-etre vous en serez-vous dèjà inspirés…
Les veines ouvertes de l’Amérique latine, Eduardo Galeano.
Florence, Yannick, Merci pour votre carte qui m’a fait énormément plaisir.
Elle m’a fait aller sur votre blog où je me suis délecté des écrits de votre « carnet de route »
Pour tout vous dire lorsque vous êtes passés à Culin, nous étions à la veille de l’hiver et avec Chantal notre secrétaire de mairie, nous nous sommes inquiété de vous savoir parti sur les routes car nous vous pensions Fragiles.
Aujourd’hui, après lecture de l’histoire de votre voyage, on sent que vous vous êtes construit et que cette aventure a mis de l’épaisseur à votre personne. Mais cette balade n’est pas finie et j’espère que la suite vous apportera autant. Je vous souhaite d’avoir fini par vous connaître vous-même,et que cela a contribué à sceller très fortement votre relation.
E’ arrivata la vostra lettera. L’ha letta pure il nonno Giuliano. Vi salutano tutti. Non dimenticatevi di Mercatello. In bocca al lupo per il vostro viaggio.
Cari amici de Mercatello,
Molto grazie de scrivereci questa parola. Non possiamo dementicarevi. Siete siempre li buenvenuti in Francia. Speriamo encora avere de vostri novelle. Bacci,
Yannick e Florence
Bonjour, à vous,
l’écologie est un choix de vie, mais aussi une nécessité si l’on veut survivre…
je viendrais vous lire souvent… passionnant! amicalement Jean-Philippe
Nasılsımız ? Shnon Ek ? Fransaya gideyoruz, yarın…
Akçakalle arkadaşlara
Selam Yanic ve Flora Suriye seyahatiniz nasıl geçiyor ? Orda neler yapıyorsunuz? yeni fotograflar yok mu? sevgiler ….
Arkadas,
Ozurdileriz, Vaktimiz yok ve belgiser yok… yeni fotgraflar Urfada koyacagiz… gorusuruz,
Yannick and Florence