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Posts Tagged ‘Religion’

Le Sandjak, en pleine Serbie orthodoxe, dans les montagnes de Sjenica a Novi Pazar regorge de mosquées.  A Novi Pazar, Ludmila, professeur de français et interprète regrette amèrement le temps où tous étaient semblables. Les Musulmans d’aujourd’hui voilent de plus en plus leurs femmes, certains croyants  disent même que des extrémistes venus d’ailleurs sont payés pour donner l’exemple de la longue barbe et de l épouse modèle la plus voilée possible. Ici, les Serbes orthodoxes ne représentent que 20 % de la population et déplorent l’enfermement de l’Islam. Ils ignorent que dans le Sandjak reculé des montagnes, d’autres orthodoxes construisent des églises neuves pour faire force de revendication du territoire. Pourtant, dans les villages, on prétend vivre en harmonie avec les différentes pratiques, dans une grande tolérance,  sans que cela ne pose problème. Il est vrai que les habitants sont situés dans les anciennes colonies turques,  5 siècles de domination qui ne furent pas sans laisser de traces. Elmaza, petite dame bossue de 80 ans est allée 10 fois a Istanbul rendre visite a ses frères et soeurs qui y ont élu domiciles. Les échanges avec la Turquie sont encore actuellement bien réels, ne serait-ce que par les possibilités de tourisme grâce au coût de la vie bien moins élevé de l’autre cote du Bosphore.

Nous aimerions dire aux orthodoxes, peu importe que leur voisin soient musulmans ou non, ce sont des gens de valeurs, comme eux, ils partagent les mêmes terres, alors pourquoi chercher la petite bête ?

Loin des barbus et des supers voilées, même rares en ville, l’islam de la campagne est pratiquée de manière très discrète au sein des foyers, ne pouvant-etre par conséquent sujet aux préjugés de certains Serbes.

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Attention, suivez-bien…

Dans les Balkans, quelqu’un qui se dit croate est catholique… Un Serbe est orthodoxe, d’ailleurs l’église serbe domine le Montenegro a l’orthodoxie différente. Les Bosniaques sont des musulmans, contrairement aux Bosniens, terme générique pour parler des habitants de Bosnie… qui comptent aussi de nombreux Serbes et Croates. Il y a d’autres musulmans, les Albanais, qui se disent descendants des Illyriens (un des premiers peuples occupant la region)  pas comme les Bosniaques qui ont ete converti sous l’occupation turque.

Les habitants les plus lucides affirment qu’ils sont tous Yougoslaves. La population est tellement mélangée, qu’en Bosnie, nous avons rencontre une grande majorité de Serbes, en Republika Srbska, et qu’en Serbie, nous évoluons en territoire musulman, le Sandjak.

Les Croates qui revendiquent particulierement leur autonomie ne veulent en auncun cas être assimiles à cette salade yougoslave. Leur économie est bien plus developpee, et leur histoire tournée vers l’Occident, Venise, les échanges marchands et l’industrialisation. Pour Neven, Croate de Dubrovnik, les Musulmans ne connaissent pas le progrès. Progrès économique s’entend, mais a voir  a Dubrovnik comment il pervertit les valeurs humaines pour le toujours-plus-matérialiste, ils devraient sans doute se ressourcer de sagesse orientale.

Apres 4 ans de guerre civile sous prétexte de querelles religieuses, ou tous se sont attaques les uns, les autres et ont perdu des leurs, on se demande, a travers le témoignage de nos hôtes, s’il n’y a pas eu une grande incompréhension de la situation. Un mélange entre l’extremisme religieux et l’expansion territoriale Serbe, ou finalement tous ont ete et sont encore manipules par les politiques, entretenant des nationalismes deplaces. Encore aujourd’hui les uns ne savent pas quoi penser des autres, ils prennent ce qu’on veut bien leur en dire et pensent le voisin dans un trouble apparemment irresolvable.

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Quitter Sarajevo ne fut pas une mince affaire. Nous commencions à nous implanter la/bas, fréquenter de bons amis assidûment, avoir nos habitudes…

Epreuve de détachement, il a fallu dire au revoir aux Mesbah, qui nous ont beaucoup apporte en matière de développement sprirituel ainsi qu-a Sebastien, Dede et leurs enfants , que nous avions aussi adopte comme notre famille. Les discussions, dans le cadre des expatriés français étaient fort intéressantes et allaient bon train. A signaler, ce travail a La Croix Rouge, de visites dans les prisons pour éviter aux criminels de guerre de se voir leurs droits usurpés. Les prisons bosniennes tiennent bien mieux la route que les françaises, encore imprégnées du régime de Tito. Elles s-auto suffisent, en produisant la, de l alcool fort local, ailleurs un atelier de serrurerie, ça nous fait bien rigoler. Chacune ont leurs propres terres a gérer, sans que l-etat n-aient a subvenir a leurs besoins. Les prisonniers ne sont donc pas enfermés dans des murs et une cour de bitume de 20 m carres. La reinsertion en est facilite.

Quittant Sarajevo par la route de Pale, il nous faut affronter un passage obscur, un tunnel a une voie, sans lumière, sur 500 metres, qui est assez fréquenté. Autant vous dire que le noir d-un tunnel est vraiment sans espoir, fait perdre tout repère comme dans l- immensite de l univers ou les fonds sous/marins, c est l abolition de l espace et du temps. Il faut maîtriser son étouffement, sa claustrophobie, sa crainte de ne jamais revoir le jour. Ce tunnel a ceci de particulier qu il sépare une ville SErbe orthodoxe d-une ville musulmane, petit îlot en pleine Republika Srbska. Nous sommes encore en Bosnie, les habitant ont ete profondément marques par la guerre des années 1990, une guerre immonde, ou le voisin serbe était l ennemi du bosniaque musulman. Ou, sur les hauteurs des villes, construites dans des canyons, des snipers tiraient sur hommes, femmes, enfants, qui pour beaucoup furent contraints de vivre enfermés durant 3,4 annees de siège. Qui n-a pas perdu un frère, une mère, un fils dans ce carnage. A Paca ou nous dormons ce soir la, ce sont des quinquagénaires, sexagénaires, qui se détruisent a coup de Pivo et de Raiki (bière et alcool fort local) pour oublier l-insupportable. Ces générations semblent revenir du fond de l-horreur.

13 tunnels noirs nous attendent encore. La route que nous croyions asphaltée ne l-est plus. A sa place, une ancienne voie ferrée, chemin de terre et de pierre dans le fond d un canyon encore mine. L alternative est une route très raide dans les montagnes, et les jarrets n en veulent plus.  Certains tunnels ressemblent à de grands tubes digestifs, humides, glaciaux, au sol irrégulier dont il faut se préoccuper. Il n est pas question de se fouler un pied dans ces tréfonds obscurs. A 200/300 metres de longueur nous ne voyons pas le bout, le jour salvateur. Notre seul repère spatial, la lumière de la lampe frontale, notre meilleure ressource, parler, s encourager, chanter, entendre nos voix rassurantes.  Finalement, on s-habitue. Petit a petit, combattant mes peurs, la curiosité prend le dessus, l observation de soi dans un milieu si surprenant.  Apres encore une dizaine de tunnels, sur de la route asphaltée, une sensation de bien être apparaît presque. Le changement de température devient l élément le plus pénible, par contraste avec la chaleur extérieure, maux de gorges au programme.

A l école voisine de Rudo, dans la nature junglesque des bords de la Lim, nous partageons deux nuits avec Madame la professeur, Radmila. Une résistante aux forces Serbes qui contraignirent sa famille /SErbe/ a aller dépecer le voisin. Pas facile de jouer un double rôle, de faire semblant d être du cote des exterminateurs et des exterminés. Ecoeurée par les deviances religieuses (qui sont, dans cette guerre melees a des expansions de territoire), elle affirme avec fierte, son athéisme, chose rare dans cette région. Pour autant, elle se montre très intéressée et ouverte a la religion Baha-ie dont je lui touche quelques mots. Contrairement aux laïcs français très réactifs a toute conversation sur ce sujet. Radmila arrive a conserver un esprit rayonnant et joyeux, tout en consommant quantités de cigarettes. Elle est aux petits soins avec nous… Nous rendons visites a ces trois petites élèves, rien a voir avec ces classes bien garnies de 30 ouailles sous Tito. Avec les fermetures des industries communistes (production de voitures, equipementiers), les habitants ont déserté les lieux. Petite séance d- echauffement avec elles, et puis nous repartons, contents d-avoir vu enfin une école de campagne en fonction.

Nous voila enfin chez ces Serbes à la réputation affreuse. Tout le monde nous salue, nous interpelle, heureux de rencontrer des étrangers encore plus qu- ailleurs. Nous rencontrons bien un lycéen ouvertement raciste envers les Albanais, mais sinon des habitants tranquilles à l-air pacifiste. Quelque chose n-est pas très clair… la famille chez qui nous logeons, veut a tout prix que nous evitions Sjenica, ville d-ou je vous ecris, parce qu elle est peuplée de musulmans peu accueillants. Pour ne pas les braquer, j-explique a l-aine, par ailleurs charmant, qu-il y a des gens sympas partout. Il semble que les musulmans soient assimiles aux envahisseurs turcs de jadis, dans l esprit des Serbes. Dans ce cas, ils ont du se sentir en légitime défense de les chasser hors de ce qu-ils consideraient être leur territoire, la Grande Serbie. Yannick croule sous les demandes du père et du fils aine, qui rêvent de venir travailler en France. Quels salaires pour travailler dans l agriculture, chez Renault…? Quels emplois peuvent/ils trouver… Leur qualité de vie est des meilleures, en tous cas en cette saison. Ils travaillent a leur rythme dans la ferme familiale, sans s imposer de folles cadences, ils vivent ensembles de manière très équilibrée, ils mangent bien, ont 3 maisons, que cherchent/ils en France ? Leur rêve, le pouvoir d achat, la consommation,  a laquelle nous essayons de résister, mais qu eux ne connaissent pas encore. Et vu le peu de cas fait du traitement des déchets, tant mieux pour la nature !

Cette nuit fut vraiment cocasse. Une famille de furieux, qui se hurlent dessus pour communiquer quand ils ne rigolent pas a grosses vagues, n ont pas digere notre statut de mumak et tsura (de copains/copines non maries). Ils ont dormi avec nous dans le salon, la tele allumée, et nous les suspectons de nous avoir chaperonnes. A première vue rien de bien méchant, pourtant, ils nous volèrent notre liberté a s immiscer dans notre vie prive sans aucun droit. La prochaine fois, si nous voulons la conserver, il nous faudra adapter notre réalité a la leur.

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Passage a Dubrovnik, regard sur la Croatie.

Accostage a Dubrovnik après la route la plus périlleuse qui soit au traffic dense et nerveux sur une artère type rocade. A chaque dépassage de montagnes s’échappent des archipels féériques d’une brume de fin d’après midi printannière. Le général Gotovina affiché à l’entrée du territoire, actuellement jugé -les Croates l’espère, innocent- annonce le climat de réglements de compte post-guerre, en cours dans les Balkans.

Nous avons connu l’épaisseur de la ville en rencontrant Neven. Lui et sa femme Barbara nous autorisent a monter notre tente sur leur terrasse -bien qu’ils possèdent des chambres d’hôtes-, mais craignent les mauvais commérages de leurs voisins. La ville est couverte de panneau sobe, rooms, appartments à louer, accueillir gratuitement chez soi quelqu’un de passage relève du défi. Ici, le propriétaire se trouve dans l’obligation de verser une taxe d’un euro par jour a la ville pour chaque touriste hébergé. L’appât du gain est dans l’air du temps, pervertissant l’hospitalité. Chacun se sentant en concurrence avec son voisin, s’autorise à dénoncer celui qui n’aurait pas déclaré ses visiteurs. Un parent ou un ami en simple visite est logé à la même enseigne, n’en déplaise au bon accueil d’antant, car bien trop souvent, en cas de prêt de logement, le corbeau jette un mauvais oeil collabo sur le nid d’à côté. » Dubrovnik is not as before, people changed, they-re just thinking of having money, money, money »

Neven regrette le temps jadis où l’on vivait simplement dans le terreau sûr d’une tradition versant dans l’éloge des bonnes valeurs. Il en est physiquement atteint, l’échine courbé par la bêtise de la guerre et les vices de la course au fric ambiants, conduisant Dubrovnik dans la voie d’une décadence morale incontrolâble. « Les gens sont devenus mauvais » ; « sous Tito », nous explique-t-il « il était impossible de chercher à posséder plus qu’un autre. Le travail était distribué également pour tous, le chômage n’existait pas, chacun travaillait raisonnablement 4 à 5 heures par jour et tout le monde était content. Bien sûr, la liberté de pensée n’existait pas, mais l’état fonctionnait à peu près correctement, redistribuant les biens croates dans toute la Yougoslavie dans une certaine transparence budgétaire. »Avec une application désastreuse certes, comme ces usines construites n’importe où sans reflexion durable, mais dans une atmosphère générale plus détendue ».  il parle de cette dictature comme la meilleure politique dispensée ces dernières années. Avec ses talents de conteurs, il nous captive en nous parlant des déviances actuelles. Il peste  contre l Eglise impliquée localement dans de sombres affaires pedophiles ou des manipulations grotesques. « A l ecole, par exemple, ils emploient desormais des bonnes soeurs sans qualifications pedagogiques pour enseigner un catholicisme malade. Elles utilisent des versions simplistes de catéchisme, sans reflexions profondes. » Et ce certtainement pour renforcer le nationalisme croate et atiser la haine contre les voisins orthodoxes ou musulmans. Neven, qui s’est formé dans les livres et auprès de spécialistes sur la psychologie de l’enfant à l’éducation des siens se bat contre tout ce qui leur porte préjudice. Il a demandé un entretien à  l’évêque pour exprimer son désaccord, mais celui-ci a décidé d’adopter la politique de la sourde oreille.  (suite…)

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Crna gora, Les Montagnes Noires, Montenegro.Un mur de hautes montagnes arides, qui semblent infranchissables, dominent le port de Bar par ou nous arrivons, un matin pluvieux de mars. Premiere etape, 700 m de deniveles par le col de Suterman, presque un sommet. Le lendemain matin, sortis de notre domicile nocturne nous admirons les motagnes toutes blanches de neige vetues, a perte de vue. Descendant sur le grand lac interieur, paradis des oiseaux et des amoureux de la nature, nous retrouvons le doux climat Mediterraneen dans les inondations de Rjeka Crnvica…Pour mieux se retrouver dans la tempete de neige entre Cetinje et Kotor. La population Montenegrine est partagee entre ces hautes montagnes au climat rude et les abords du golfe de Kotor, de l’Adriatique et du lac ou la vie y est bien plus facile.

A Bar, un groupe d’evangelistes franco-americano- germanique nous hebergent une nuit. Bien que nous ne partageions pas les memes croyances, nous sommes convies a leur reunion, leur eglise qui a lieu dans une piece de la maison (pour eux, comme pour les premiers Chretiens, l’eglise est constituee par la seule reunion des croyants, il n’y a donc pas de lieu de culte particulier). Cette rencontre occasione  des discussions interessantes sur la religion. En France, nous sommes laics, idee tellement insoupconnable par la grande majorite des habitants de la planete qui chretiens, musulmans, juifs ou bouddhistes n’envisagent pas l’atheisme. Lors de cette petite messe improvisee, les participants rayonnent d’energie positive (comme dans les autres moments vecus ensembles), chantent en choeur, travaillent ensembles sur le developpement de soi (sur quel point faible a-t-on  progresse). Les paroles des chansons sur Jesus dont il faut aimer le sang, sont a dix mille lieux de nous toucher (fanatisme pour moi). Mais la qualite de leurs echanges, de leur communication, la sincerite de leur croyance est si belle ! L’energie positive qu’ils degagent en est tellement accrue ! Cela me semble, apres cette rencontre, celle de nos Lithuaniens pratiquant la meditation Vipassana et d’autres, indispensable d’avoir une spiritualite pour etreindre la profondeur de la vie. Nous deplorons aussi le manque de structures laiques permettant des regroupements de gens pour s’entraider a « grandir » et pour consacrer un temps de paroles ensembles comme moyen d’apprentissage collectif pour surmonter les difficultes de la vie. Cela semble manquer cruellement en France par rapport aux Pouilles catholiques, a ces evangelistes ou a la tradition orthodoxe Montenegrine, tres ancienne, qui promeut le respect de l’autre. En France, on est bien trop dans notre coin selon les lois de l’individualisme, que chacun se debrouille comme il peut et tant pis si certains sont largues. Dans une societe croyante, personne n’est delaisse, qu’il soit fou ou simplet, l’Homme a toujours sa place dans la communaute.

Ces evangelistes sont venus a Bar pour clamer leur amour de Jesus aux habitants, sans chercher particulierement a les convertir, nous expliquent-ils. (Il faut reconnaitre que nous n’avons pas ete victimes de proselytisme, bien que tous ces moments de priere ne soient pas sans destabiliser quelqu’un d’un peu perdu). A Bar, le voisinage est dechire par l’appartenance religieuse. Un musulman n’adresse pas la parole a son voisin catholique ou vice versa et l’indifference ou la haine de l’autre s’entretiennent savamment a travers l’influence familiale, jusque dans l’ecole. (suite…)

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