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Un ptit tour dans le Pazar d’Urfa au son de la musique locale

Le blog parait désormais aussi sur le site des Champs-Libres, le nouveau complexe culturel rennais, où j’ai travaillé avant de partir à la grande expo du Roi Arthur et aux projets sur les peuples autochtones de Pierre de Vallombreuse. Vous trouverez pleins de liens d’autres blogueurs poètes, photographes ou porteurs d’idées sympas…

Voici l’adresse déjà inscrite dans mes liens : http://blogs.leschampslibres.fr/floguilhem/

Urfa toujours

Un instant d’éternité…

Au petit matin du dimanche, les rues si peuplées en journées révèlent leurs nudités franches.

De vieux bas-reliefs finement ombragés scintillent les légendes des temps,

habitées par des chevaliers conquérants venus du bout de l’Occident.

Un enfant en colère erre dans la rue, un autre vend du Salep, celui de mes rêves.

Je trace mon chemin, que voilà soudain ralenti par un contre-jour sur la Balıklı Göl.

İci encerclée de pierre ocre aux douceurs rebondies, le temps s’est arrêté sous les pas alanguis.

Danse Kurde

http://video.mynet.com/lulecihendek/semmame-halayi/303440

Notre objectif de voyage nunmero 1 se situe sur les pourtours du bassin Méditerranéen…

Et comme ça chauffe un peu trop en Egypte et en Tunisie, on est plutôt d’avis à ne pas se risquer dans les problèmes -sauf qu’on pourparle sur le sens de ce mot. Pour l’instant, on fait le mort a Urfa- notre QG- en offrant dès demain nos services a de jeunes pupilles anglophones, qui balbutient quelques mots que nous allons enrichir grâce à nos compétences de travellers ployglottes. Vers la mi-février, en travaillant des gardes borders lines, on devrait pouvoir pénétrer Alep où ses environs- pour seulement 10 jours peut-etre, il a l’air difficile d’obtenir plus, c’est que s’est bien surveillé la Syrie, on est parano et il y a des espions partout. Peut-être poussera-t-on jusqu’à Damas où nous sommes déjà attendu par le frère de notre amie espagnole. Et après ? Un saut en Jordanie ? au Liban ? Ou un retour en Turquie, car le visa syrien coûte la peau des fesses -60 €- par têtes de pipes.  L’idée, s’est d’élaborer un plan en fonction du décantage politique de nos pays arabes.

Quant à notre plan B : Après une boucle en Syrie, on prend la route de la Georgie et de l’Arménie, en dégustant l’est de la Turquie . Maintenant, il y a plein de neige dans ces hautes montagnes et carrément les jeux olympiques d’hiver à Erzurum, on n’est pas vraiment équipés, ni trés chauds pour affronter tout ce blanc. On peut bien attendre la fonte pour profiter du printemps et se faire des sous a Urfa en donnant des cours d’anglais à tous ces intéressés que nous croisons à chaque carrefour. La boucle syrienne nous permettrait de renouveler notre visa turc, gratuit lui, à condition qu’on oublie pas de décamper tous les 90 jours.

Reporters sans frontieres

Une lettre positive

Chers amis, chere famille,

Je vous aime tous, individus que vous etes. Ce sont les caracteres culturels et socials que nous véhiculons, qui sont l’objet de mon observation – et peut-etre plus a sa place dans une gazette sociologique que sur ce blog. Y compris moi qui suis si française surtout en France, râleuse et polémiqueuse a souhait sur les sujets de sociétés, enfermée dans des idées et dans une classe sociale si facilement et aveuglément, réglée comme du papier à musique lorsqu’il s’agit de travailler, même si cela m’arrive plutôt occasionellement. Et donc maladroitement parfois, je remarque ces comportements français que nous vehiculons sans le savoir et qu’il faudrait justement remettre en question. Comme par exemple la question de l’individualisme, d’un certain replis sur soi -étranger aux autres cultures que nous traversons et qui saute aux yeux au regard d’un expat eclairé (pourquoi une turque immigrée en Bretagne ne se voit-elle pas offrir un café là où elle travaille deux heures par semaine ? Parce qu’elle ne cotise pas a l’achat du café ? Est-ce que nous cautionons cela ?). Si chacun, nous regardons ce que nous apportons a la societe, alors nous sommes en mesure de l’améliorer, n’est-ce pas ?

Un petit mot positif sur la France pour être plus juste. Une bonne table autour de laquelle on prend le temps d’être ensemble. Les tartines de rillette, le foi gras, le ptit rouge… un humour partagé dans ces tartines de porc, qu’on étale, pourquoi pas… des sourires de détente, c’est les vacances ! Des amis qui se déplacent ou qui discutent jusqu’a se comprendre au plus juste et des parents qui sont présents à distance lorsque nous en avons besoin et nous entourent de leurs bras à notre retour autour d’un coin de feu, qu’il est bon d’être au coin du feu avec ceux qui nous ont vu grandir. Finalement, une entraide qui ne demande qu’a se développer entre auto stoppeur et chauffeurs. Des oiseaux qui volent encore dans les champs malgré un saupoudrage de gel glaçant. De la bonne musique, la-dessus…. que demander de plus, c’est vrai ?!

De retour a Urfa depuis hier, on retrouve ce get d’eau incertain, pluto tiedasse pour remplir le bac d’eau qui servira a la douche et ce get d’eau fait du bien, nous replonge déjà dans le voyage. İbrahim nous accueille chez lui, heureux d’accueillir des etrangers comme si il partait en voyage -avec ses amis dans un même état d’esprit, bien qu’ils soient en période d’examen. Mendi nous attendait depuis notre départ, au Kültür café, les zyeux brillants de retrouver ses meilleurs amis, comme il nous appelle. Kenon a déjà trouvé un nouveau boulot pour Yannick, on verra bien… Bekir, des assurances et son voisin du magasin de vélo nous réclament pour un çai, un thé et ne nous laissent plus partir. Tous demandent des nouvelles de la mamie, est-ce qu’elle va bien ? Et vos parents ont-ils été heureux de vous retrouver, ne sont-ils pas tristes que vous soyez au loin ? Eh oui, pour les gens d’ici, une vie loin de la famille est trés malheureuse. Mais, vous, vous êtes un peu notre famille, leur explique-t-on et ils sont rassurés de nous savoir entre de bonnes mains, les leurs…

Je vous embrasse bien, on se retrouvera mieux encore la prochaine fois,

Florence

Vous êtes invité à voir l’album photo de floguilhem intitulé : İstanbul et retour en France

İstanbul et retour en France
9 janv. 2011
de floguilhem

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Rodrigo y Gabriela

Les Rodrigo i Gabriela de la Sarthe, en concert a İstanbul

(Roger et Renée)

(Carlos et Daniela)

(Rod y gab)

(Yann et Flo)

Fin novembre avec l’urgence de sortir du territoire turc pour le renouvellement de visa et une mamie apparrement au 106e dessous, nous achetons des billets d’avion pour un retour surprise en France. Surprise pour nos familles, mais pas pour nos amis que nous convions un mois a l avance a se retrouver apres cet an et quart d absence pour de grandes festivites autour du 1er de l’an, le moment le plus approprié après un temps en famille où nous serons trés attendus. Voilà enfin l’occasion d’apprendre à connaitre nos familles respectives, que nous n’avions qu’à peine rencontrées avant notre grand départ. Qui plus est, parce qu’elles sont divisées, il va falloir nous partager judicieusement pour combler tout le monde. Un tour de force en perspective.

Souvenez-vous. Voilà des mois que nous sommes immergés dans des cultures communautaires, où nous passons pour des héros à chaque foyer où nous nous arretons.

A Mulhouse où nous atterrissons, Madeleine et Marc, nous accueillent comme le retour de leurs propres enfants, une choucroute nous est servie a 1heure du matin autour d’une belle discussion et on repart des chaussons maisons crochetés a la main avec la promesse que nous repasserons. Nous sommes dans une famille traditionnelle, non divorcée ou l’union fait la force.

Une traversée de France en auto-stop plus tard, mon père nous ouvre ses portes à Tours. Nous sommes évidemment très heureux de nous retrouver, mais sans trop d’effusion de sentiments, au sein du modèle patriarcal francais. C’est un peu comme si nous nous étions quittés hier. Mais nous entre-temps avons vécu une vie condensée, qui ne peut se résumer en trois mots.  Nous semblons tous détachés les uns des autres, cela semble étrange à Yannick qui a une fratrie impatiente qui l’attend au Mans.

Petit à petit, on se retrouve les uns, les autres au Mans, au Havre, où on fait des rencontres de premières fois avec de nouveaux membres de la famille, qui n’a pas cessée d’évoluer en notre absence. Il faut parvenir à ménager les susceptibilités de chacun pour satisfaire tout le monde de notre presence, afin que personne ne se sente négligé. Parfois ce n’est pas évident. Aprés un an et quart d’absence, de voyage nomade en bicyclette pas facile tous les jours, il nous aurait paru naturel que chacun se plie en quatre pour nous voir. Notre famille s’est débrouillée au mieux subissant les contraintes de nous partager entre chacune des quatre parts -deux familles divorcées.

Mais une bonne partie des amis, sans doute pris de court, n’ont pas réalisé l’importance de ces retrouvailles. Pour certains 200 km étaient trop de route – ce qui nous a coupé le souffle, après tout ce long périple en bus, avion et auto-stop pour venir les rejoindre. D’autres, malgré les fetes etaient encore trop absorbés dans leurs soucis du quotidien pour réagir à notre venue, ce qui a à voir avec l’individualisme dont chacun est pénétré en France. Si ils savaient pourtant, toute l’energie que j’ai puisé en moi pour affronter les moments difficiles, en songeant à la douceur et l’allègresse de nos retrouvailles…. Au 31 nous avons précieusement récupérés deux amis, et le lendemain quelques autres qui nous ont rendu la pareille en matière d’amitié, et les vingts autres attendus dans cette période-ci sont restés muets, ne se sentant probablement pas concernés par nos invitations. Nous voilà confrontés à deux mondes décalés : nous qui croyions arrivés comme une fleur après tant d’absence, a la hauteur des retrouvailles du fils prodigue chez son père et eux pris de cours dans le cours de leur vie, sous l’influence d’une société qui accorde de moins en moins dímportance à l’aspect communautaire et aux rituels qui vont avec.

On a passé quinze jours trés satisfaisants à table, dans une incohérence d’ingurgiter tant de victuailles pour si peu de dépenses physiques. Cela a fait du bien de se sentir attendu et désiré par certains de nos proches, qui se sont trouvés plus concernés que d’autres. Il y a eu de beaux instants de complicité. Certains bien que physiquement présent étaient malgre tout assez absents, trop préoccupés par leurs occupations quotidiennes, et nous avons un peu regretté de ne pas pouvoir communiquer davantage. 

Au milieux des belles choses, entre deux rencontres communautaires a souhaits, je sens tout le poids mort de notre société du nord. Toute la mélasse de cet ego qui prend trop de place (ce moi, je), de l’individualisme exagéré qui nous rattrappe toujours, le poids de l’inconscient social qui met la pression pour etre comme les autres, travailler excessivement, surtout s’oublier dedans, avoir une distance entre nous (on est proche, mais on ne construit pas nos vies pas ensembles), au contraire de la Turquie et de ses exces aussi, ou l on imagine meme pas me laisser cheminer seule dans un village, et ce sacre manque de spiritualite français chez certains qui disparaissent dans le materialisme. Non, bien que j’etais heureuse d etre avec tous ces gens que j’aime pour ces jours les plus courts, j’ai clairement senti que ma place était de continuer le voyage, pas encore de s’emmélasser en France. Ça pour quelques vestiges poetiques, ça sera pour plus tard… 

Ce voyage aura appris qu’il n’y a pas de sociétés parfaites. Dans les autres, il y a l’avantage de ne pas suffisament maitriser la langue pour etre afflige des erreurs et des betises humaines. Les Anatoliens debordent de sourires et d’enthousiasme, mais ils ne sont pas en mesure de comprendre les dessous des organisations sociales. Nous, francais, accables et pessimistes sommes plus a meme d’ameliorer le court des choses. Et encore ce n’est pas une mince affaire. Mais nous avons la chance de pouvoir etre conscients et par la meme, d’avoir un impact sur nos vies. Alors que la-bas on subit, sans pouvoir rien y faire, les mariages arranges, le travail harassant des femmes dans les champs, la mafia omniprésente…

Vous y comprenez quelque chose ?

Reinventer le voyage

Apres 4 mois d’interruption, nous allons bientot devoir reprendre la route pour la Syrie.

Du Mans a Istanbul, le pedalage fut notre moyen de transport de tous les jours. Combien de fois as-t-il fallu que je repousse mes forces ?

Je me souviens de l’apprehension du premier col, celui du Beal, qui m’a valu d’etre mal en point avant son ascension et une cheville foulee dans l’euphorie de l’accomplissement. Chaque jour fut une nouvelle epreuve au dela de laquelle repousser ses forces. Il y a toutes ces soirees hivernales specialement siciliennes ou montenegrines où il a fallu prendre un temps de sociabilisation en patience, parfois deux heures, avant de pouvoir s’abattre dans un lieu où enfin dormir. Et deux heures dans la fatigue du velo et dans une langue etrangère, je ne vous dis pas ce que cela donne…

Radovan le bosniaque etait bien inquiet, de me voir si affaiblie, en le quittant pour affronter des cols pas possibles menant a Sarajevo. Et il avait raison, ce jour-là, j’avais bien failli craquer pour de bon, d’épuisement, avant de me retrancher sur de bonnes doses de spirulines. L’arret a Sarajevo a a peine permis de digérer les mois préalables de courbatures. Si bien que passer la Serbie  ne  s’est tout de même pas fait avec la même légeretè que le début de voyage -quoi que les routes sarthoises ont aussi pu etre bien costaudes.

Evidemment Yannick, qui n’a pas la même force physique et un passé beaucoup plus sportif est à l’aise a mon petit rythme, bien que ce ne soit pas commode pour son genou cabossé, d etre en sous rythme. C’est un vrai gentleman qui roule toujours derrière moi, pour ne pas que je sois découragée. Mais au bout d’un moment, ma fatigue nous a rattrappés tous les deux et pour convalescence on a du s’immobiliser là où nous nous trouvions, a Urfa.

Maintenant que nous avons décidé de continuer dans deux ou trois semaines, il nous faut reinventer le voyage pour ne pas que je le subisse. En effet, jusque là notre objectif était de se rendre dans tes petits bleds paumés, pour faire un peu de sociologie, être dans le concret des préoccupations des petites gens de tel ou tel pays. Ce qui pour moi est très fatigant est l’obligation de sociabiliser tous les soirs avec des gens différents-ce que je ne vis pas autrement. Des hommes qui s’adressent a Yannick, du même sexe, et des femmes, a la communication souvent limitée a ces deux questions : es-tu mariée, as-tu des enfants ? Où est ma place sociale dans ces rencontres alors ?

Pour continuer, on fera un mix entre le vélo et le camion stop. Davantage de petites escales tranquilles sans efforts de sociabilisations, et je ne sais pas encore comment on va s y prendre…En tous cas ce sera deux mois de voyage avant de se reposer au Caire, ou l ami de Yannick nous attend pour une réunion d amis. Vous ai-je dit a quel point la fréquentation des européennes modernes étaient appréciables ?